Lundi 28 février 2011, le Conseil national a adopté une progression de l'aide publique au développement de 640 millions de francs pour 2011 et 2012 et de la porter à 0,5% du revenu national brut d'ici 2015. Ce qui a rempli de joie la Gauche.
Mardi 1er mars 2011, le Conseil national [la photo ci-dessus provient d'ici] a adopté les contributions de la Suisse au plan d'intervention du FMI contre la crise financière, c'est-à-dire qu'il a accepté de relever le plafond de participation de la Banque nationale suisse [BNS] aux NAE [Nouveaux accords d'emprunt] de 2,5 milliards à 18 milliards de francs et de cautionner une aide extraordinaire de 12,5 milliards de francs prélevée sur les réserves de la BNS. Ce qui a rempli de joie le Centre.
La Gauche, le coeur sur une main, l'autre dans la poche des citoyens suisses, veut apparaître généreuse envers les pays pauvres avec un argent qui ne lui appartient pas. Le Centre veut complaire aux pays de la zone euro au bord de la banqueroute, pour qu'ils se montrent plus conciliants. D'un côté une générosité aux dépens des autres, de l'autre une grande lâcheté envers les puissants.
Ces deux décisions n'auraient évidemment pas été prises si le Centre et la Gauche n'avaient pas décidé de lier leur sort :
"Tu votes pour une augmentation de l'aide au développement", a dit la Gauche, "Je vote pour tes contributions au FMI". "Et vice-versa", lui a répondu le Centre. Un donnant-donnant qui est en fait un chantage de la Gauche, accepté par le Centre après s'être longuement fait prier.
Dans les deux cas il s'est agi de se donner bonne conscience sur le dos des citoyens.
La Suisse des parlementaires de Gauche et du Centre, semble-t-il, a honte de la prospérité du pays qui est due à la sagesse, relative par rapport aux autres pays, de sa politique économique. Elle se croit obligée de ponctionner directement et indirectement les contribuables pour se la faire pardonner par ces autres pays.
On sait pourtant pertinemment que l'aide publique au développement, dans les pays qui en bénéficient, sert à la corruption, à l'achat d'armes et à la réalisation de projets mirobolants ne servant qu'au prestige des dirigeants. Elle entretient la mentalité d'assistés qui ne s'en sortiront jamais s'ils ne prennent pas eux-mêmes leur destin en mains. Elle cache un protectionnisme à leur égard qui les maintient dans la servitude et les empêche réellement de se développer : d'un côté on se protège, de l'autre on leur donne un backchich pour les calmer.
Je citais dernièrement ici [voir mon article "L'éthique de la production de monnaie" de Jörg Guido Hülsmann du 15 février 2011 ] les propos de l'économiste Jörg Guido Hülsmann sur la Banque mondiale et le FMI :
"Ces deux institutions, de nos jours, ne sont en réalité que de grosses machines servant simplement à redistribuer une partie des revenus des contribuables des pays développés pour le compte des gouvernements irresponsables des pays sous-développés."
En l'occurrence il s'agit maintenant de redistribuer une partie des revenus de pays développés qui sont en bonne santé pour le compte de gouvernements irresponsables de la zone euro qui se sont eux-mêmes appauvris par leurs plans de relance, lesquels n'étaient que de la gesticulation inutile, et coûteuse, pour amuser les gogos.
Où est la moralité dans tout cela, dont on nous rebat les oreilles ?
La grande immoralité, en tout cas, est de le faire avec l'argent des contribuables et de leur refuser de donner leur avis, par peur sans doute qu'ils n'y opposent un non catégorique. L'UDC s'étant seule opposée à toutes ces dépenses inconsidérées en récoltera les fruits à l'automne prochain lors des élections fédérales...
Francis Richard