Pour la famille traditionnelle

En Italie, le Président du Conseil a réaffirmé son opposition à toutes évolutions en faveur des unions et de l'adoption pour les gays et lesbiennes.
Pour les homosexuel(le)s italien(ne)s, un espoir de voir leurs droits évoluer au cours des prochains mois est donc vain.

Silvio Berlusconi a en effet annihilé un quelconque espoir en intervenant le 26 février 2011 lors du congrès du mouvement des Chrétiens Réformateurs.
Le président du Conseil a déclaré que "tant que nous gouvernerons ce pays, les unions gays ne seront jamais rapprochées de la famille traditionnelle".
Ce n'est pas le seul engagement qu'a pris Silvio Berlusconi pour rassurer les traditionalistes de la famille.
Il a déclaré "tant que nous gouvernerons, il n'y aura jamais la possibilité d'adopter pour une personne seule ou pour des couples homosexuels".
Parallèlement, il a insisté sur la nécessité de mettre en place une politique démographique qui stimulerait la croissance de la natalité et aiderait les femmes qui souhaitent avoir des enfants.
En effet le taux de natalité du pays est désastreux, avec 8,18% contre 13% en France.
Il veut mettre en avant le fait que pour le gouvernement italien, la seule vraie raison d'un couple est de concevoir des enfants et que les couples homosexuels n'ont donc aucun sens.
Sur ces sujets, Silvio Berlusconi semble vouloir se faire le porte parole de l'Église catholique romaine.
La réaction des associations LGBT et des hommes politiques a été immédiate.

Arcigay, la principale association italienne LGBT, a critiqué ces propos homophobes en les qualifiant de "cyniques".
Paolo Patanè, le président de l'association a dit "Que Silvio Berlusconi ne cherche pas à se refaire une virginité sur le dos des gays, des lesbiennes et des trans. Il essaie de reconquérir un électorat catholique dégoûté par des mois de scandales et de petites histoires plus au moins méprisables, à travers l'énième usage misérable des vies et des amours des personnes homosexuelles et transsexuelles".

Anna Paola Concia, la députée ouvertement lesbienne du Parti démocratique fait remarquer que "le moraliste Berlusconi, accessoirement président du Conseil, préfère les rassemblements festifs de jeunes filles, au désir exprimé par un grand nombre de citoyens homosexuels de construire une famille".
La députée évoquait les affaires de mœurs qui défraient actuellement la chronique et fragilisent le président du Conseil italien.
La presse a largement relaté ses fêtes sulfureuses et ses relations avec la prostituée mineure Ruby.
Silvio Berlusconi pense t'il être crédible auprès des électeurs catholiques, et peut il faire de la morale au regard de sa vie?
Les militants de Arcigay rappellent en outre que c'est la Cour constitutionnelle italienne qui a reconnu la première que les droits des couples homosexuels devaient être rapprochés de ceux des couples hétéros mariés, dans le verdict 138/2010 du 15 avril 2010.
L'association Arcigay conclut en disant "Que Berlusconi retrouve sa virginité en se soumettant à la justice, mais pas en livrant nos vies et nos amours comme des trophées à la vindicte de la partie la plus arriérée d'une Italie qu'il contribue à fragmenter".
En France, la situation n'est pas vraiment meilleure pour les gays et lesbiennes mais cela est beaucoup plus hypocrite.
Seigneur, protège nous de la bonne conscience populiste.