C’est à Bordeaux que sera jouée pour la première fois ce soir la deuxième pièce de Bernard Werber. L’auteur, toujours aussi prolifique, continue de surfer sur la vague du succès déclenchée par sa grande saga «Les Fourmis».
Féru de nouvelles technologies (il est d’ailleurs très actif sur son blog) comme de mythologie, Bernard Werber sait traduire en intrigues efficaces et en littérature simple les grands thèmes de la science, de la philosophie et de la morale moderne. C’est encore le cas dans «Bienvenue au Paradis», qu’il est venu présenter en avant-première au Théâtre Victoire à Bordeaux.
De quoi est-il question dans «Bienvenue au Paradis» ?
C’est l’histoire d’un juge qui, après sa mort, est contraint de s’expliquer sur ce qu’il a fait de sa vie. C’est le thème, commun à toutes les mythologies, du jugement dernier. Je voulais le sortir de la mystique et pouvoir en parler avec humour. C’est un peu comme un oral du bac, que nous passerons tous un jour.
Avec pour ce juge de sacrées remises en questions.
Oui parce qu’il pensait avoir tout bien fait, il était content de lui. Mais il n’a fait que se conformer aux codes habituels de la société, aux règles établies par d’autres. Le message que je voudrais faire passer c’est : ne ratez pas votre vie en voulant faire comme les autres. Je crois que le meilleur conseil à donner à un jeune serait : « trouve ton propre mode d’emploi et ta propre place ». Mon héros ne l’a pas trouvée car il a passé sa vie à faire plaisir aux autres.
C’est un appel à la rébellion ?
Non, plutôt un acte de dégagement par rapport au système, un appel à l’épanouissement. Epanouissez-vous !
Pourquoi présenter cette histoire au théâtre plutôt que dans un nouveau roman ?
Le théâtre est très complémentaire de l’écriture romanesque, c’est une technique différente. Souvent quand je vais au théâtre je m’endors. Moi j’essaye de le rendre vivant, attractif, comme mes romans. Et puis je tire une satisfaction particulière à entendre rapidement mon texte incarné, mis en voix. Mais je ne m’implique pas dans la mise en scène. Il faut avoir un sens du rythme que je n’ai pas. Il faut savoir tenir une salle, Jean-Christophe Barc fait ça très bien !
Vous travaillez parallèlement sur un nouveau roman. Peut-on en savoir plus ?
C’est un travail de longue haleine, je prépare une nouvelle saga un peu comme les fourmis. Mais c’est très long, je ne suis pas sûr de pouvoir publier quelque chose cette année.
Une année sans nouveau Bernard Werber en librairie ?
Je le crains... ce serait un première depuis longtemps ! •
Recueilli par Sophie Lemaire
Jusqu’au 2 avril au Théâtre Victoire, du jeudi au samedi à 20h. 16€.