Johnny, c'est le mec de toutes les sympathies, de toutes les plus démesurées antipathies aussi, mais Johnny c'est Johnny et je l'aime. Plus de cinquante ans qu'il rocke & bluse l'homme, qu'il surfe sur la crête de la vague... Vague yé-yé, vague blues, vague rock, vague hippie, vague à l'âme, paquets de mer en prime par vent de force 10, il a vécu tout ça Johnny !
On ne peut pas lui reprocher de ne pas aimer ce pour quoi il vide l'essence de ses tripes sur toutes les scènes hexagonales : le PUBLIC. Le public auquel il apporte sa totale sincérité de bête de scène.
Johnny retient sa propre nuit sur le fil du rasoir de sa Fender ou de sa Gibson. Toujours au bord du prépice Johnny. Funambule ayant mille fois traversé sur un fil d'acier le canyon du Colorado le Johnny avec sa gueule ravagée de Tennessee. Il ne regrette rien de sa vie Johnny, il est toujours reparti de zéro. C'est un phénix. Invincible, indémodable, indéboulonnable, le coeur en titane, la voix en or bien sûr...
Oui, on peut se foutre de sa gueule mais on a un miroir en face qui nous renvoie à nos propres images de traviole. Y'a des post-it aussi sur le miroir, y'a Luchini, y'a J.L.Godard, y'a en tant d'autres, vous, moi, pour lui dire : "Chapeau mec, chapeau bas". Ouais, c'est un pur, c'est un vrai, un artiste, quoi, le Johnny.