Comme je vous l'avais annoncé ici, samedi a eu lieu la septième édition du prix Jacques Deray. Ce prix, crée en 2005 à la mémoire du cinéaste français féru de films policiers, récompense chaque année un film policier français.
Ce 26 février l'Institut Lumière nous a donc offert l'occasion de voir, dans les conditions de l'époque, un de ses longs-métrages, Un peu de soleil dans l'eau froide*, tiré du roman de Françoise Sagan.
Loin des polars et des policiers, ce film sorti en 1971 met l'accent sur les sentiments. Plutôt bien reçu par les critiques presse mais assez mal par les spectateurs ce film met en scène Gilles Lantier (Marc Porel), un jeune homme en pleine déprime qui se laisse trainer par sa vie et n'a plus gout à rien. Un jour, à Limoges, il rencontre la grande et douce Nathalie Silverner (Claudine Auger), pourtant trop bien pour lui elle en tombe totalement amoureuse. Cette dernière se donne entièrement à ce nouvel amour, quitte à plaquer sa vie entière et à le rejoindre à Paris. Malheureusement Gilles n'est pas à la hauteur, il finit par de montrer sous un nouveau jour lâche et superficiel, la jeune femme finira pas déchanter...
Gilles Lantier (Marc Porel) et Nathalie Silverner (Claudine Auger)
Sous des airs mièvres et complètement rétro ce film s'est présenté comme réellement plaisant. Les acteurs arrivent à attacher une grande sincérité dans leurs gestes et regards qui en disent plus que les dialogues. J'ai particulièrement apprécié le jeu de Claudine Auger, son personnage de jeune femme amoureuse, facilement torturée qui la pousse à agir à la presque-perfection est amené avec brio. On note aussi la présence amusante de Gérard Depardieu dans le rôle du frère de Nathalie qui s'impose facilement devant la caméra. Marc Porel apporte aussi de la sincérité à son personnage froid, aux expressions peu marquées et quelques larmes retenues.
La bande originale de Michel Legrand plonge facilement le spectateur dans la romance des deux personnages. C'est parfois les films un peu anciens, très certainement niais qui vous réconcilient avec les films sentimentaux. Ce long-métrage dénote dans la filmographie Jacques Deray, il s'apprécie facilement dans une salle de cinéma, pourtant je ne suis malheureusement pas sûre qu'il ferait le même effet sur un écran de télévision.