Présentation de l'éditeur Christian Bourgeois:
« Maintenant qu’elle était morte, il me fallait affronter la vacuité de mon esprit : j’avais vécu l’inoubliable et je passerais le restant de mes jours à ressasser ce deuil. Si Thomas n’avait pas dispersé les cendres de Sola dans la mer, j’aurais été assez fou pour les conserver, disputant à mon frère la propriété des reliques. J’avais des rêveries morbides, j’enviais ceux qui invoquaient les mânes des trépassés pour avoir avec eux un colloque qui ouvrait les portes de l’invisible. Mais pour ma sauvegarde, je m’ingéniais à découvrir des explications rationnelles. Les peut-être que j’avançais étaient des prémisses qui ne bouleversaient pas la donne. L’équation demeurait identique : j’avais perdu Sola, et moi qui aurais dû être une vigie aux aguets, je n’avais pas prévu la tempête. »
In memoriam m'est apparu comme un voyage intérieur, une quête de connaissance, de reconnaissance pour le narrateur. Et quand il croit percer la raison de son existence, il navigue entre rêve et réalité, entre le jour et la nuit, incapable de se décider comme paralysé et spectateur de sa vie...
« Je me méfiais de moi-même, de l’état dans lequel j’étais, où l’exaspération coudoyait la stupeur. La nuit, je ne dormais pas, je me tenais aux aguets, à l’écoute des soubresauts de mon être. J’étais dans un grand isolement, que j’avais créé moi-même. J’avais sommé les rares amis qui prenaient encore de mes nouvelles de me laisser en paix. Mais cette tranquilité, je la cherchais en vain. Tant que je noircissais des pages, je parvenais encore à croire à l’éventualité d’une renaissance »
In memoriam est un livre rare, superbement écrit mais qui confine parfois au précieux, ce qui peut agacer certains lecteurs tant le style est parfois « empourpré » et trop littéraire. Un roman à découvrir, mais armé d’un bon dictionnaire !*****