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Surprenant

Par Autourdupuits
Je viens de le terminer.
SURPRENANT
J'ai accroché dès les premières pages .
J'avais découvert cette auteure grâce à  son avant-dernier livre La grand-mère de Jade que j'avais beaucoup aimé et que j'ai offert maintes fois .
Je ne sais pourquoi je n'avais fait de billet à son sujet mais je me souviens très bien du sien.
Du reste comme elle, en suivant, j'ai lu La vie d'une autre, adapté au cinéma dont le tournage commencera début avril puis peu à peu  toutes ses oeuvres.
Je me laissais doucement bercer et emporter par les pages lorsque un nom  vint me frapper:Gramat,puis Notre- Dame du Calvaire.
Et alors? allez vous me dire
Je comprends que cela ne vous dise pas grand chose.
Mais lorsque vous avez grandi à quelques kilomètres de cette ville,Gramat,lorsque vous la traversiez systématiquement pour aller rendre visite à vos grands-parents,lorsque une personne qui a beaucoup compté dans votre vie y a vécu,lire dans un roman son nom , petite ville de 3705 habitants vous sursautez.
Tout le monde connait Rocamadour qui se trouve tout près de là mais Gramat ....
J'y étais encore la semaine passée c'est dans sa coopérative que j'achète ce dont j'ai rempli mes bocaux.
Hier au soir arrivant  presque au terme de ce livre que je ne saurais que vous conseiller,je ne sais ce qui m'est passé par la tête mais je me suis dit qu'il fallait que j'essaie d'en savoir davantage,que j'essaie de savoir ce qui avait amené cette auteure  à parler de Gramat.
J'ai fureté  et j'ai trouvé ceci.
J'ai repéré l'onglet contact  et je me suis dit que je ne risquais pas grand chose ,au pire pas de réponse j'ai osé  écrire  très simplement ce qui suit:
Originaire du Lot et ayant une maison de vacances ,tout proche de Gramat (L...) je m'interroge sur ce qui vous a amenée à choisir le carmel de Gramat.
Si vous aviez la gentillesse d'éclairer ma lanterne!!!!
Quant au Cap-Ferret c'est une grande partie de ma jeunesse
Je vous ai découverte avec  La Grand-Mère de Jade et depuis j'ai lu tous vos écrits
Bravo
Ce matin j'avais l'immense joie de découvrir dans mes courriels une réponse.
Nous avons échangé plusieurs fois ,les échanges que nous avons eus étaient confiants,,passionnants, drôles,nous avons évoqué des souvenirs communs,entre autre celui  du délicieux pain que nous achetions chez le même boulanger!! 
Oui oui....vous allez comprendre pourquoi car avec son autorisation je vous livre sa réponse:
Je pourrais dire que je n'ai pas choisi et que tout s'est fait par hasard mais le hasard est un drôle de loustic. Pendant un mois, j'ai cherché une mission en Amazonie, pas nécessairement catholique... Je voulais quelque chose qui ait existé... Mais je ne trouvais pas, et surtout, je me demandais pourquoi j'avait tant besoin de quelque chose de vrai. Généralement, c'est l'inverse: mon métier de journaliste me pousse vers l'enquête, et l'activité d'écrire m'en éloigne; Je n'ai par exemple jamais cherché à savoir si l'amnésie de Marie dans La vie d'une autre était médicalement possible. On s'en moque, elle est vraisemblable m'avait dit mon éditeur... Mais j'ai su néanmoins plus tard que c'était possible... A condition que la période disparue ait du sens pour la personne qui l'oublie. Ce qui par hasard était le cas ! Ah ce hasard !
 J'aurais donc pu inventer une mission et personne ne m'aurait rien reproché, puisque nous sommes dans un roman... Mais j'ai tenu bon avec une sorte d'impulsion forte qui ne me lâchait pas. Et je suis enfin tombée sur la mission de Guajara Mirim... Une manne pour un romancier, puisqu'il y avait cet éloignement du monde, ce train de la mort et tout ce qui fait le charme aventurier de cette vraie mission. Quand je suis partie au Brésil, quelques temps plus tard et très loin de l'Amazonie, puisque je résidais à 4000kms de Guajara Mirim, j'ai écrit le journal de la nonne, d'une traite et dans un même souffle. Et puis j'en ai profité pour téléphoner à l'actuel évêque de la mission qui m'a confirmé que les jeunes soeurs, les premières qui étaient venues là en 1935 venaient de ce couvent de Gramat... C'est à dire à trois kilomètres de là où sont enterrés mes arrières grands parents maternels.. J'étais médusée de la coïncidence. Toute ma famille est du sud ouest et ça va de la Charente au Lot en passant par Bordeaux... Bref  j'ai décidé d'aller voir ce couvent et recommandée par l'évêque, j'ai débarqué à Gramat en septembre.La soeur brésilienne qui est en charge de la documentation m'a confié les vrais journaux des soeurs parties en 1935, ainsi que des lettres en portugais à consulter sur place. J'étais très émue. J'ai logé au couvent pendant trois jours dévorant avec avidité les documents dont elle disposait. Et j'ai lu dans ces journaux 80 % de ce que je venais d'écrire. Evidemment pas l'histoire d'amour, mais la candeur, le style, les paysages traversés... Seul manquait dans mon roman un sentiment plus fort à l'égard des autres soeurs, qui s'ajoutait au mal du pays que j'avais traité, cette appartenance à la famille du couvent... que j'ai ensuite rajoutée.Voilà comment les magies de l'écriture nous entraînent sur des chemins merveilleux où l'on peut aller à la rencontre des personnes.. Ce que d'autres appellent des personnages mais qui nous utilisent comme des lieux où donner naissance à des vies non vécues... L'écrivain italien Erri de Luca dit qu'"écrire c'est être un lieu, pour que les autres nous traversent".. Je ressens la même chose. Mais la réponse à votre question de ce non choix, la raison de ce qui s'est imposé à moi, je ne la connais pas vraiment.. Quel sens pouvais-je attribuer au fait  de me retrouver dans le sud ouest à cet endroit là. Je n'en sais rien... Parfois j'y pense.

Je  crois que tout est dit que rajouter si ce n'est lisez ce livre vous ne le regretterez pas L'avis   d'Aifelle  et celui de Véronique  deux habituées de ces pages qui ne démentent pas mon enthousiasme.


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