Au bout de deux mois, le souffle révolutionnaire des pays arabes est enfin arrivé aux oreilles de Nicolas Sarkozy. Dans son allocution du 27 janvier, il commence par saluer le renversement des dictatures. Il est temps!
Lui qui les a soutenu jusqu’au bout ne peut malgré tout s’empêcher de justifier les liens de la France avec ces régimes, présentés comme des "remparts contre l'extrémisme religieux et le terrorisme".
Mais surtout, comme à son habitude, il agite les peurs en évoquant les risques de "flux migratoires incontrôlables" et de terrorisme. Et il nous fait le coup de la protection et de la sécurité pour tenter de justifier son remaniement minable qui vise surtout à essayer de sauver ce qui peut l’être pour l’élection de 2012.
Alliot-Marie et Hortefeux dégagés du gouvernement c'est un bon début!
Sarkozy débarque Alliot-Marie sans en dire un mot, elle qui avait proposé à Ben Ali l'expérience des forces de l'ordre françaises pour l'aider à mater le peuple. Il démissionne aussi son plus proche "ami" Hortefeux condamné pour injure raciale tout en le plaçant au plus près de lui, directement à l’Elysée où il pourra continuer de nuire. D’ailleurs le 8 mars, l’Assemblée nationale doit examiner à nouveau une énième loi sur l’immigration, dans laquelle Hortefeux lui-même a fait rétablir les pires mesures contre les étrangers pourtant supprimées par le Sénat : déchéance de la nationalité, allongement du délai d’intervention du juge de la liberté et de la détention de deux à cinq jours, simplification des mesures d’éloignement...
Ce nouveau remaniement suit de quelques semaines seulement celui qui a éjecté Eric Woerth, grand maitre de la contre réforme des retraites totalement empêtré dans l’affaire Bettencourt. Ça sent la crise de régime pour le pouvoir UMP. Les ministres entrant ne valent pas mieux que ceux qui dégagent. On se souvient de Juppé pour avoir entre autre, avant Woerth, attaqué les retraites. Guéant, moins connu, est l’homme de l’ombre de tous les mauvais coups sécuritaires...
Sarkozy a bien raison de redouter les révolutions arabes.
Ce n’est pas à cause de la maladresse de quelques ministres particulièrement véreux que son gouvernement est à ce point ébranlé par les révolutions arabes, mais parce que son régime et ceux des vieux dictateurs qu’il a si longtemps soutenu, sont profondément liés et défendent les mêmes logiques économiques et sociales. Dans des conditions différentes bien sûr, ils visent à faire payer la crise aux classes populaires, par le chômage, l’appauvrissement, la destruction de toute protection sociale, de tout service public.
A l'heure des révolutions démocratiques et sociales dans le monde arabe, prenons exemple, mobilisons nous pour virer Sarkozy et toute sa clique.