Les ministres de l’écologie et de l’énergie, Mme Kosciusko-Morizet et Mr Eric Besson ont annoncé hier, au côté du Secrétaire d’Etat au logement, Benoist Apparu, l’ouverture d’un nouvel Observatoire National pour la Précarité Energétique. Depuis ces dernières années, le phénomène est apparu comme une réelle problématique au sein des foyers français les plus modestes. Leurs factures s’alourdissent au détriment de conditions de vie de plus en plus précaires. Le gouvernement a donc décidé de mener une lutte engagée contre ce fléau par la création d’un Observatoire entièrement dédié à mesurer, à suivre, à expérimenter et à échanger sur le sujet.
- Des constats alarmants
Déjà en Janvier 2010, il avait été question de plan d’actions sur 10 ans dans le rapport de Philippe Pelletier. Ce dernier préconisait une réserve de fonds de 4 milliards d’euros afin de réduire les factures de chauffage et d’électricité des plus démunis. En effet, les résultats parlaient d’eux-mêmes : environ 3 400 000 ménages consacrent plus de 10% de leurs ressources à leurs factures d’énergie.
Les ménages confrontés au problème se voient démunis de ressources vitales pour garantir leur épanouissement social et pour vivre dans des conditions propices à une bonne hygiène de vie. Les conséquences de cette précarité énergétique sont d’ailleurs clairement énoncées dans le rapport de Janvier 2010. Elles sont principalement de l’ordre social (stress, repli sur soi), environnemental (risques d’intoxications, humidité, moisissures) et sanitaire (pathologies respiratoires et surmortalité hivernale).
- Un Observatoire à la rescousse
Face à ces données des plus évocatrices, le Gouvernement a décidé de créer l’Observatoire National pour la Précarité Energétique afin:
• D’évaluer les phénomènes de précarité énergétique sur tout le territoire pour identifier les zones les plus touchées,
• De garantir le suivi des aides financières publiques et privées fournies aux ménages précaires,
• D’assurer le suivi des actions et des initiatives locales et nationales afin d’en évaluer les résultats et de favoriser ainsi l’échange d’expériences.
A terme, l’Observatoire vise à impulser de nouvelles politiques et des dispositifs innovants. Il doit devenir un outil d’aide à la décision des politiques publiques de maîtrise de l’énergie et de prévention de la précarité dans ce domaine.
Cet Observatoire compte déjà dans ses membres permanents, les acteurs les plus reconnus des secteurs de la solidarité, de l’énergie et du logement. Parmi eux, on retrouve l’Ademe, l’Union sociale pour l’habitat (USH), le Plan Bâtiment Grenelle, l’Agence nationale de l’habitat (Anah) ou encore EDF, GDF Suez et le Médiateur national de l’énergie (MNE).
- Rappel sur les aides financières
Les dispositifs d’aide visant à soutenir les ménages en situation de précarité énergétique sont les suivants :
• Le Fonds de solidarité logement (FSL) : il a notamment permis, en 2008, de soutenir 306.000 ménages au titre d’aides à l’énergie pour un coût de 66 millions d’euros,
• Le programme « Habiter mieux », lancé en 2010 et doté de 1,25 milliards d’euros. Il doit aider, d’ici 2017, à la réalisation de travaux de rénovation thermique pour 300.000 logements,
• L’éco-prêt logement social, doté d’une enveloppe de 1,2 Md€ sur la période 2009-2011 soutient la rénovation thermique des 100.000 logements sociaux les plus énergivores.
- Avis de Sequovia
Face à des contraintes énergétiques de plus en plus poussées, l’initiative du Gouvernement vise à analyser pour mieux agir. D’autant que le travail de l’Observatoire va être fortement sollicité face à l’augmentation du prix du gaz de 5%, annoncée pour le 1er avril prochain. Le ministre de l’Industrie, Eric Besson a toutefois, prévu une prime à la casse de 250€ par chaudière et une augmentation de 20% du rabais pour les tarifs sociaux du gaz (réduction annuelle forfaitaire de 100€ pour les foyers éligibles). Les factures pleuvent de partout et ne cessent d’alourdir nos frais. Même les non-démunis voient la liste s’allonger : facture énergétique, note de carburant, prix des matières premières…
Source : Site du Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement