C ‘est volontairement que je n ai pas évoqué tous les points proposés par B.CHAVERONDIER dans mon article d hier .Je vais donc poursuivre aujourd’hui en citant tel ou tel passage de son cheminement interrogatif……. Je précise encore une fois que cet article est focalisé sur une certaine façon qu il a de concevoir le big bang et que nous nous situons dans un questionnement de « l ordre de la poésie » selon son auteur ( c'est-à-dire sans fondements mathématiques ) !
1 :LES CARACTERISTIQUES DE L APPROCHE DU BIG BANG
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Et je commence par sa citation suivante : « De votre côté, vous dites : Eddington voulait dire par là, que pour un système à l'équilibre thermodynamique le temps continue d'exister mais perd à la fois sa flèche et son cours (la propriété de décrire l'histoire du système par exemple)……Et c'est là, l'ambiguïté des termes de l'auteur et même son erreur …. Car l'équilibre ne transforme en aucun cas le TEMPS en une sorte d'espace immobile. »
J'ai le sentiment que c'est pourtant à peu près ce qui se passe quand on s'approche de "l'instant" zéro du big bang. Si vraiment ce modèle s'avère correct (ou en partie correct) c'est dans la thermodynamique qu'il faut chercher l'explication de la disparition d'un temps macroscopique quand on atteint "la naissance" de l'univers.
D'une façon imagée, je vois ça comme ça : la "marmite" bouillonne tellement, à proximité de ce fameux instant zéro, que plus aucune structure de nature à enregistrer de l'information n'est stable. Pas de croissance possible de l'entropie et pas de traces irréversibles mémorisant les évènements se produisant "avant" la prétendue naissance de l'univers (avant au sens d'un temps reposant sur une définition moins anthropocentrique de l'entropie restant à trouver et probablement hors d'atteinte de notre science actuelle). »
Lorsque j ai écrit cette page de la PHYSIQUE DES HORIZONS HUMAINS à laquelle CHAVERONDIER se rapporte , c’était le13/06/2007 et j’avais rajouté une phrase qu’il n a pas complètement citée et que je rajoute : « Et c est la, l ambiguïté des termes de l auteur et même son erreur ….Car l équilibre ne transforme en aucun cas le TEMPS en une sorte d espace immobile même unidimensionnel …Si la flèche du temps vient a disparaître parce que le système parvient a l ‘équilibre et devient stationnaire parce que plus rien ne s y passe , le COURS du TEMPS lui continue de fonctionner ….. certes le système n y voit plus aucun changement … mais le Temps y continue a produire de la DUREE et cela garantit la permanence , la conservation de ce système ….. »
Je ne remets pas en cause, en fait ,la conception qu’EDDINGTON proposait pour la flèche et pour le cours du Temps .. Mais à l’époque , je ne connaissais pas encore tous les physiciens-chercheurs de la théorie de la gravité à boucles quantiques et en particulier LEE SMOLIN et CARLO ROVELLI…...A PRINCETON , DAVID GROSS avait surtout évité de nous en parler ! Cette théorie y est mal vue ! Ils sont eux « cordo-branesques » ! Je ne connaissais pas davantage MARTIN BOJOWALD et sa théorie du « no big bang but probably a serial big bounce » ( la théorie des rebonds) ! De sorte que mon opinion a évolué et que je ne cherche plus à préciser les conditions d approche d un big bang soit partant du néant ( total) soit du vide quantique( partiel)………
Si mes lecteurs suivent mes deux articles avec soin , ils auront noté que j ai,en fait, déjà répondu à mon lecteur hier soir dans la partie commentaires : il existe selon moi deux flèches du temps correspondant l une à l échelle de la théorie des Cordes et l autre au passage de l état quantique à l état microscopique plutôt définissable selon BOLTZMANN …. Je n ai donc aucune raison de refuser le » bouillonnement désordonné » et sans historicité d un univers naissant tel que proposé par CHAVERONDIER parce que je pense simplement que les choses se passent tout autrement !
2/LE TEMPS ASSIMILE A UN NOMBRE COMPLEXE !
La 2 ème citation de CHAVERONDIER est la suivante : « En tout cas, tout ça donne envie de creuser (en relation avec l'état originel) la notion d'état KMS, notamment l'hypothèse du temps thermique proposée par C. Rovelli et A.Connes, état dans lequel on voit apparaître un temps composé d'une partie réelle, le temps dont on est capable de mesurer l'écoulement, et d'une partie imaginaire.
Cette partie imaginaire du temps est associée (en relation avec la température d'un milieu à l'équilibre thermodynamique), à un manque d'information (de nature thermodynamique statistique). Il s'agit en fait (me semble-t-il) de la fuite d'information qualifiée de non pertinente (par Hans Dieter Zeh, le pionnier de la décohérence) fuite sans laquelle on n'est pas en mesure d'enregistrer d'information à l'échelle macroscopique. Sans cette information macroscopique (qualifiée de pertinente, toujours par Hans Dieter Zeh) on ne peut pas mesurer l'écoulement du temps macroscopique. »
Là encore je vais m exprimer avec sincérité : j’ai retrouvé la communication de ALAIN CONNES /ROVELLI lors de la journée LUDWIG BOLTZMANN ( 2006) et lu qu en effet ils essayaient d appliquer la notion d’état KMS et qu il pouvait être fait appel a un temps à partie réelle et à partie imaginaire … Pourquoi pas ? Me bornerais-je à répliquer pour ne vexer personne ! ….. Franchement ,je ne trouve pas un intérêt particulier à préciser , à partir d’un raisonnement surtout mathématique , à quel moment de ce modèle de big bang (que je réfute) l information perdue sur un ensemble canonique de particules boltzmanienne ( cf ma courbe d hier ) fait qu on entre dans un temps « imaginaire » ( =« accrochable » nulle part ).
Bref n en parlons plus !….Et en définitive , et pour des raisons que j expliquerai dans la suite , je réfute aussi la théorie du rebond de BOJOWALD POUR EN PROPOSER UNE AUTRE :LA MIENNE !
A suivre