La CFDT retraités est plus que jamais mobilisée sur la question de la prise en charge de la dépendance. Elle s'en prend notamment dans un communiqué, au chef de l'Etat, accusé de vouloir orienter la réflexion des groupes de travail mis en place au sein du Conseil économique, social et environnemental. Avec sa petite phrase (son invitation à n'écarter aucune piste « même celles d'un financement privé ») le Président aurait outrepassé en quelque sorte un « devoir de réserve »…
Pour la CFDT : « En excluant toute solution publique nationale, le Président ouvre la porte aux assureurs au détriment de la solidarité ». Si la solution de l'assurance privée obligatoire est retenue, c'est effectivement ce qui se passera, mais nous n'en sommes pas encore là, et c'est précisément le moment de rester mobiliser. Une solution collective et juste (au sens de l'équité) « où chacun aurait une participation à hauteur de ses moyens » semble bien être en toute logique la préférence de l'organisation syndicale : c'est aussi la mienne. Mais j'ai bien peur que ce financement par la collectivité se révèle insuffisant, si l'on ne pèse pas sur les coûts des services : Le coût de la prise en charge en EHPAD doit être revu à la baisse. Et le fait d'encourager le développement du secteur lucratif n'est pas forcément la meilleure solution à ce titre. Elle ne sera en tout cas pas suffisante. (Quand Medica – un groupement d'EHPAD privé à but lucratif - désormais introduit en bourse - se félicite de l'augmentation de ses bénéfices et que son PDG se déclare « confiant » pour une croissance de 45 % du chiffre d'affaires entre 2010 et 2012, quelque chose peut choquer. Le fait de savoir que certains de ces groupes sont détenus par des fonds d'investissements dont l'objectif est la rentabilité plus que le bien être des personnes, n'est pas non plus bien rassurant.
La solution d'un socle d'assurance sociale financé par l'Etat, s'articulant avec une assurance complémentaire privée (à l'image du couple assurance maladie / complémentaire santé) pourrait bien être l'une des solutions retenues, mais on commence déjà à mesurer les effets pervers de cette articulation quand l'Etat se désengage, on imagine bien qu'il n'en irait pas autrement avec avec une “assurance complémentaire dépendance privée” si l'Etat (à savoir notre représentant chers concitoyens) refuse de prendre ses responsabilités…
Revenir aux fondamentaux
La CFDT Retraités note en particulier que les conséquences du vieillissement étant un enjeu national : C’est en premier lieu à l’État « d’assurer ses responsabilités et non à des opérateurs privés ».En particulier, le communiqué rappelle fort justement que l'enjeu ne saurait se limiter au problème du financement de l’APA : il doit avant tout être pensé « à partir des besoins des personnes en perte d’autonomie ».Pour connaître les autres pistes proposées par l'organisation et surtout poser des questions et intervenir dans le débat : rendez-vous à cette adresse : http://www.cfdt-retraites.fr/Non-Monsieur-le-President-la