J'ai la mémoire qui flanche, je m'souviens plus très bien...

Publié le 02 mars 2011 par Thelynx

Après les frasques et les mensonges sans fin de ses ministres, notamment de ceux qui nourrissent un goût immodéré pour les pays de Maghreb, le Monarque fait revenir au gouvernement presque avec les honneurs deux chefs es-casseroles démontrant, si cela était encore nécessaire, la perversion du système et le cynisme de nos gouvernants.

Hier, le ministre Allemand de la défense a démissionné pour avoir "plagier des textes concernant son doctorat" et pour lui la politique est terminée. On voit la différence de morale politique de certains pays avec la vie politique française.

Ici on les vire par la fenêtre et ils reviennent par la porte... Parfois même la grande !

Il est confronté à la justice pour la première fois en 1995. Alors adjoint au maire de Paris il demande aux services de la ville de diminuer le loyer de l'appartement qu'occupe son fils. À la suite d'une plainte de l'Association des contribuables parisiens , une information judiciaire est ouverte pour "prise illégale d'intérêts". Le dossier est classé sans suite, Alain Juppé acceptant de libérer le logement.

Trois ans plus tard, il est mis en examen pour "abus de confiance, recel d'abus de biens sociaux, et prise illégale d'intérêt" dans l'affaire des emplois fictifs du RPR et de la mairie de Paris

Il est condamné en 2004 à dix-huit mois de prison avec sursis dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris et à une peine de dix ans d'inéligibilité. Sa condamnation est réduite en appel à quatorze mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité.

En 1996 il voulait brader Thomson Multimédia à Daewo pour 1 Franc symbolique en prétentant que " Thomson, ça ne vaut rien "... Symbole de la désindustrialisation et des délocalisations, cette imbécilité ne fut empêchée que grâce à la révolte des salariés de l'entreprise. C'est dire la compétence économique du " meilleurs d'entre nous "!

Intéressons-nous maintenant à Monsieur Longuet. Ça vaut le détour !

Il y a d'abord une jeunesse passée à la droite de la droite. Comme ses petits copains Madelin ou Devedjian, Gérard Longuet a milité au sein du mouvement "Occident", célèbre groupe d'extrême droite, pro-Algérie française, spécialisé dans la lutte à gros bras musclés.

Entre deux bastonnades, le jeune étudiant rédige tracts, textes et manifestes. À la dissolution d'Occident, en 1968, il crée, avec d'autres étudiants, le GUD (Groupe Union Défense), nouveau syndicat étudiant d'extrême droite, dont il aurait rédigé le premier manifeste.

Pour ceux qui s'en rappellent, le souvenir de ces groupes armés de battes de base-ball, de poings américains et de barres de fer défendant la rue d'Assas contre les "dangereux" gauchistes est souvent douloureux... au sens propre.

Son engagement extrêmiste le mène en 1967 au tribunal, où il est condamné pour "complicité de violence et voie de fait avec armes" en compagnie de douze autres militants d'extrême droite.

Il finit par intégrer l'ENA en 1971. C'est là qu'il rédigera l'année suivante le programme économique d'un nouveau parti qui vient de voir le jour : le Front National.

Plus tard, il intègre le Parti républicain (PR, qui deviendra ensuite Démocratie libérale). Il devient rapidement un espoir de la droite, ce qui lui permet d'obtenir un poste de secrétaire d'Etat aux télécommunications dans le gouvernement Chirac (1986-1988), puis de revenir au gouvernement, à l'industrie, sous celui de Balladur (1993-1994).

Mais on ne se refait pas. Alors il se retrouve rapidement trempé dans des affaires.

- Le financement du Parti républicain.

- Détournement de commissions dans le cadre d'un marché d'adduction d'eau à Nantes.

- Construction d'une villa à Saint-Tropez, pour laquelle il est soupçonné de recel d'abus de biens sociaux.

- Recel de corruption dans l'attribution des marchés publics d'Ile-de-France

Mais miraculeusement, l'homme s'en sort à chaque fois... sur le fil.

Gérard Longuet est aussi un parlementaire très actif dans le civil et n'hésite pas à mélanger intérêts publics et intérêts privés.

En 1986, il fonde une société de conseil baptisée Avenir 55. Celle-ci fournit à des grands groupes des prestations de conseil et des rapports. Mais la justice soupçonne lesdits groupes d'embaucher la société essentiellement pour bénéficier de l'entregent de l'ancien ministre.

La société Cogedim lui verse ainsi 172 000 euros pour un contrat de conseil considéré comme fictif par la justice.

Il sera, comme toujours et aussi miraculeusement, également relaxé dans cette affaire. D'autres contrats douteux sont relevés par la justice, mais là encore aucune condamnation n'est prononcée.

L'affaire ne le dissuade de la pratique du conseil aux entreprises se vautrant ainsi dans les conflits d'intérêts les plus divers.

Administrateur de quelques sociétés en 2001 et 2005, il crée en 2004 une nouvelle structure, Sokrates Group, qui conseille de grands groupes financiers. Parmi ceux-ci, le groupe Suez le charge en 2008 d'une "réflexion sur le déploiement du nucléaire en France". Gérard Longuet est alors sénateur, membre de la commission de l'énergie du Sénat (sans commentaire)...

En plus de son travail parlementaire et de ses activités de conseil, Gérard Longuet trouve également le temps de se consacrer à d'autres activités. Depuis 2005, il préside ainsi l'Agence de Financement des Infrastructures de Transport de France (AFITF - Quatre milliards de budget ! ), structure de financement au rôle si flou que la Cour des comptes recommandera sa suppression en 2009. Un décret transforme en 2005 ce poste, bénévole, en travail rémunéré, 3 500 euros par mois. L'AFITF met en outre à disposition de M. Longuet un véhicule avec chauffeur.

Cerise sur le gâteau, l'animal a l'esprit collectionneur. Lorsqu'il avait en charge les postes et télécommunications, entre 1986 et 1988, il se faisait offrir à titre honorifique quantité de timbres rares et de très grande valeur qu'il a par la suite revendus ce qui lui aurait permis de payer rien de moins que sa villa de Saint-Tropez.

La nature profonde des hommes ressurgissant toujours un jour ou l'autre, Longuet est un spécialiste du "dérapages" ( volontaires ? ) dans ses propos publics.

Le 13 novembre 2008, lors d'une commission sénatoriale au sujet d'une campagne de lutte contre l'homophobie lancée dans l'éducation nationale, il lance : "J'aimerais savoir où commence et où s'arrête l'homophobie. [...] C'est extrêmement réjouissant de savoir que l'on promeut en effet des formes nouvelles de sexualité dans l'école et qu'on combat en même temps la pédophilie... Il y a quand même un moment où il faut savoir sur quelles valeurs on s'arrête." amalgamant allègrement homosexualité et pédophilie.

Plus récemment, en mars 2010, il critique ainsi l'éventuelle nomination de Malek Boutih à la tête de la Halde : "Il vaut mieux que ce soit le corps français traditionnel qui se sente responsable de l'accueil de tous nos compatriotes. Si vous voulez, les vieux Bretons et les vieux Lorrains - qui sont d'ailleurs en général italiens ou marocains - doivent faire l'effort sur eux-mêmes de s'ouvrir à l'extérieur".

Chassez le naturel, il revient au galop !

Il est vrai qu'en ce moment on nous a dit qu'il fallait réfléchir sur l'Islam, heu non, la laïcité, enfin un schmilblick à circonvolutions hélicoïdales qui va passionner l'électorat, si, si. Et quand vous aurez compris et digéré le déroulement et le résultat nécessairement "historique" de ce " branlouillage " de cervelle et réalisé que nous sommes dirigés par des repris de justice, vous aurez peut-être le temps de constater la hausse des prix de la bouffe, de l'énergie, des assurances, des services, etc... Et ce qui vous reste à la fin du mois.