La Critique du nouveau Stephen King : Dôme

Publié le 02 mars 2011 par Darkplanneur @darkplanneur

Aujourd'hui, sort en librairie le nouveau bestseller de King : Dôme. Jérémy Guérineau, le boss du site Club Stephen King nous présente sa critique de l'ouvrage, qui fera date dans la bibliographie du maître. 


 

DOME (UNDER THE DOME en anglais) est un roman que Stephen King a tenté d'écriture plusieurs fois ces dernières décennies.


De ce fait, il ne s'agit pas d'un roman "normal" dans la bibliographie de l'auteur, mais davantage un livre, qui, avec ses plus de 1000 pages, a l'étoffe d'un roman classique comme CA, LE FLEAU... ou encore la saga de LA TOUR SOMBRE. D'ailleurs les critiques littéraires et les médias ne s'y sont pas trompés : ce roman a été fortement acclamé, et est très apprécié par les lecteurs.
Le roman DOME possède une intrigue complexe qui utilise une centaine de personnages. Les deux protagonistes principaux sont Barbie (Barbara), un ancien soldat et Big Jim (Rennie), un vendeur de voiture qui possède une certaine aura et un charisme évident pour une partie de la ville. Ces deux personnages sont les antagonistes d'un récit de lutte entre le Bien et le Mal : une lutte récurrente dans la littérature, et récurrente dans la bibliographie de Stephen King.
Ainsi, les 2 romans précédemment nommés, CA et LE FLEAU, possèdent également un tel combat : le club des 7 paumés vs grippe-sou, et le groupe de Stu Redman/ mère Abigail vs Randall Flagg, l'Homme en Noir.
Alors que Barbie (le Bien) essaie de comprendre l'origine du DOME, et donc de le faire disparaitre, Big Jim essaie au contraire d'agrandir son aura et son pouvoir sur la ville. Il est à l'origine d'un laboratoire de Meths qui dessert une grande partie des Etats-Unis. Avoir une opportunité de devenir l'empereur d'une ville est donc pour lui une opportunité à saisir.
Celle-ci se fera via la peur et la paranoia tout comme George W Bush a joué sur la peur des américains suite au 11 septembre.
Jim Rennie en profitera pour diriger la police et se constituer une véritable armée (avec des gamins qui prennent plaisir à posséder du pouvoir et à pouvoir en abuser... comme peut en témoigner la scène du viol).
Et Barbie dans tout cela? Il a eut la malchance d'avoir une altercation sur un parking avec le fils de Big Jim. Dès lors, ce dernier le prendra en grip et trouvera en lui le bouc émissaire parfait pour plusieurs meurtres (en réalité les meurtres perpétrés par Big Jim et son fils). Barbie est donc forcément le terroriste qui a mis en place le
DOME, et il jouera sur cet axe auprès des citoyens et chercher à le condamner. Il y aura donc un véritable débat de la part de King concernant la peine de mort.
Le ton violent du roman s'installe rapidement puisque le premier chapitre présente la décapitation d'une marmotte et le choc d'un avion contre le
DOME. Peu de répit donc dans ce roman qui affiche dès les premières pages la teneur des événements à suivre.
Un des thèmes abordé est donc la survie, la prise de pouvoir et de contrôle dans un espace clôt (là, remarquons que Stephen King avait déjà utilisé ces 2 thèmes dans la nouvelle BRUME, note : des personnes se retrouvent bloquées dans un supermarché puisque la ville est envahie d'une brume mystérieuse dans laquelle se trouvent des créatures).
Stephen King, habituellement à l'écart des chemins politique ne laisse pas le gouvernement de côté. L'armée américaine est relativement réactif dans cette fiction : ils prennent rapidement contact avec Barbie pour essayer de dérégler la situation... mais leurs tentatives se révèleront infructueuses, ce qui laisse présager l'origine du DOME.
DOME est incontestablement un roman contemporain et moderne. La présence des médias en atteste. Impuissants (tout comme l'armée), il faut néanmoins que le monde entier soit au courant de ce qui se passe, et de la souffrance des personnes bloquées, tout comme celle de leurs proches qui, de l'extérieurs, ne peuvent rien faire, si ce n'est observer les images des médias. On pourra se demander l'intérêt derrière cette nécessité de présenter cette journée des visites, qui permettra de générer, on ne peut en douter, une audience spectaculaire.
Enfin, un des derniers thèmes abordés, attention SPOILER ICI, est un débat philosophique voir religieux.
En comprenant l'origine du DOME, notamment via une anecdote de ce que font souvent des enfants curieux et quelque peu cruels sans le savoir... observer de minuscules animaux et les blesser sans y prendre garder. Voir, bruler des fourmis avec une loupe.
En faisant un parallèle avec un autre auteur, notamment pour les fourmis, il s'agit d'une thématique qui a déjà été abordée, notamment par Bernard Werber dans sa pièce de théatre, et dans certains livres.
DOME est un roman terrifiant de par son réalisme et l'impuissance présentée du gouvernement face à des atrocités perpétuées impunément par la force d'ordre de la ville. Le roman est ponctué de plusieurs scènes prenantes et "choquantes"... malgré ses 1200 pages, il est difficile de ne pas se laisser emporter à tourner les pages, continuellement et chercher à comprendre l'origine, et ce qui va arriver des occupants du DOME

Herbert West