Comme mon petit papa qui lit et relit au fur et à mesure des année « Moby Dick » ou « la recherche... » (dans son intégralité, s'il vous plaît), il m'arrive de me replonger dans ma série-dvdthèque, assez peu garnie cependant, et de choisir de revisionner une série en particulier. Ainsi je peux moucher ma femme qui pense que ça ne sert pas à grand chose d'investir dans des « saisons » sauf s'il s'agit de celles de « Gilmore girls » qui tournent en boucle depuis déjà trois ans chez nous, nous en sommes à la saison 3 que nous revisionnons au moins pour la trois ou quatrième fois.
Bref, l'Elue de ce début d'année est « Scrubs ». J'ai découvert « Scrubs » à l'époque où M6 programmait en boucle – a priori ma femme et moi, avons été assez influencées par la chaîne dans nos comportements sériphiles - « sex and the city » et daignait lâcher après minuit, une série « inédite » - comprendre déjà passée sur le satellite ou le câble. J'ai immédiatement accroché à cette nouvelle série médicale malgré la VF et j'ai assez vite investi dans les dvd. Chaque année, au printemps, j'achetais donc ma saison inédite de « Scrubs ». La grève des scénaristes a un peu altéré mon amour pour cette série, et la saison suivante m'a confirmé qu'au bout de huit saisons, « Scrubs » tournait méchamment en rond, au point que j'en étais venue à penser que je m'étais peut-être trompée sur la qualité de l'ensemble.
Je vous rassure et c'est justement l'objet de ce post, non je ne m'étais pas trompée, « Scrubs », du moins les six premières saisons de la série, vaut vraiment le coup.
L'intérêt de revisionner une série, quelques années après l'avoir découverte, est aussi de constater que notre perception du propos a changé. Auparavant, j'étais fan du très égotique JD, le héros de la série, qui à l'instar d'Ally McBeal, fantasme beaucoup sa vie dans ses pensées. Aujourd'hui, j'ai un peu envie de latter cet avorton dénué de menton, un sacré handicap d'ailleurs. Je ne suis guère plus fan de Turk, dont les préoccupations de jeune papa chirurgien me passe un peu au dessus. En revanche, et ce n'est pas que physique, je le promets, je m'intéresse de plus en plus à la divine mais totalement barrée Elliot et à la toute aussi tordue, Jordan, la femme du Docteur Cox. A 33 ans, je me découvre une passion pour les personnages « twisted ».
« Scrubs » n'est pas une énième série médicale et n'est pas non une sitcom de plus. C'est une série d'apprentissage, qui réussit le mérite d'être (très) drôle et super décalée tout en étant parfois intelligemment sérieuse.
Grâce à « Scrubs », je maîtrise aujourd'hui sur le bout de mes jolis doigts toutes les étapes du deuil, que je ressers à volonté essentiellement aux personnes qui viennent de rompre. Mais j'éclate aussi de rire en découvrant par exemple Elliot qui joue du Shakespeare en allemand.
Certains épisodes démontrent la force des scénaristes. Je prends deux exemples pour illustrer ma pensée. Dans la saison 4, dans un épisode particulièrement dur, JD décide de faire comme si l'intrigue se déroulait dans une sitcom façon années 60 ou 70. La couleur de l'image change et les acteurs modifient leur voix. C'est absolument hilarant et très bien rendu. Dans la cinq, les personnages qui cherchent leur cœur, leur tête et du courage...se retrouvent balancés dans l'univers du « Magicien d'Oz ». Durant tout l'épisode, Cox, qui utilise toujours des prénoms féminins pour railler JD, l'appelle Dorothy et le cruel janitor peint ses chaussures en rouge au début de l'épisode.
[La conclusion de l'épisode consacré au « Magicien d'Oz »]
Bref, si vous n'avez pas encore eu l'occasion de vous intéresser à «Scrubs », je vous conseille vraiment de jeter un oeil aux six premières saisons de la série, la suite est à éviter absolument.