La baraka

Publié le 28 janvier 2008 par Jlhuss
L’âne et l’éléphant par French Fry

Monsieur O vient de remporter la Caroline du Sud. Et ce n’est pas poussé par un zéphir, mais emporté par un ouragan hurricanisé bien de là-bas. La carte des votes est impressionnante, à peine une tachounette pour Hillary à l’Est et une victoire cantonale pour Edward autour du bled qui l’a vu naître (ce qui est la moindre des choses).

Il serait caricatural d’interpréter cette victoire comme celle du vote afro-américain. La population noire ne représente que 30% de celle de l’état et elle a voté à 80 % pour Monsieur O. Elle est certes très impliquée civiquement, mais ne suffit pas à elle seule à expliquer un tel « ace » (pour utiliser une métaphore tennistique que ma petite déception Tsongienne m’inspire aujourd’hui). Les statistiques annoncent que Barack a su capter un quart des bulletins des électeurs « blancs ». C’est cette position qu’il a immédiatement tenté de consolider dans le discours qu’il a prononcé après l’annonce de résultats :  J’ai besoin du vote de tous, noirs, blancs, pauvres et riches, jeunes et vieux. Grâce à ce score étonnant, Monsieur O est aujourd’hui un candidat potentiel pour tous et vient de sortir du « Ghetto » paradoxalement en étant tout de même choisi par lui.

Dame Hillary a pris l’avion avant de connaître les résultats car elle a bien senti arriver la tempête. Les observateurs américains la disent fatiguée. On moque sa petite entreprise maritale qui porte le nom de « Billary ». Monsieur O ne s’y est pas trompé, lui qui à la veille du scrutin se demandait publiquement qui était son adversaire de Bill ou d’Hillary. La semaine dernière toutefois, le New York Times apportait son soutien officiel à Hillary pour les ânes et à McCain pour les éléphants.  De son côté, en moins sérieux mais en plus glamour, Monsieur O pouvait se vanter du soutien de la marylinesque et roploplesque Scarlet Johanson… Un signe de plus de sa BARAKA !

Quant à Edward, malgré son résultat faible, il reste un arbitre potentiel qui comptera peut-être au moment de la convention des démocrates à la fin du mois d’août. Mais son air propret, sa coupe impecc’ ne tiennent pas le choc des deux titans d’image qui le dominent. Seules des circonstances exceptionnelles pourrait en faire un dénominateur commun. Au pire, il fera un très bon vice-président…
Dans un peu plus d’une semaine, le super Tuesday donnera définitivement le La. Tout est possible, mais Barack semble avoir, plus que les autres, rendez-vous avec son destin.