Une étude récente de la NOAA (US National Oceanic and Atmospheric Administration) montre que la lumière émise par les villes de nuit joue un rôle important sur la pollution atmosphérique.
La lumière émise dans les grandes villes est environ 10000 fois plus faible que celle émise par le soleil, mais plus de 25 fois plus importante que la lumière émise par la pleine lune. Il est donc indéniable que les activités humaines jouent un rôle très important sur la luminosité à la surface du globe pendant la nuit.
Comment cette augmentation de la luminosité de nuit peut avoir un impact sur la pollution atmosphérique? Il faut s’intéresser aux nitrates, NO3. Cette molécule a besoin d’obscurité, et la luminosité déclenche sa photolyse (décomposition par la lumière). En quoi est-ce important? Le NO3 joue un rôle très important dans la disparition d’une partie de l’ozone et des polluants atmosphériques du jour suivant, selon Harald Stark, responsable du laboratoire de recherche sur les systèmes planétaires de la NOAA. La lumière du soleil transforme les composés chimiques présents dans l’atmosphère en composés polluants, alors que le NO3, dans des conditions d’obscurité optimales, nettoie l’atmosphère de ces polluants.
Afin de vérifier ces assertions, les scientifiques américains ont mis en place un programme d’étude, le CalNex. L’objectif était de répondre à deux questions: Est-ce que la luminosité nocturne affecte le nettoyage des polluants atmosphériques, et est-ce que cela a un impact sur la pollution observée le jour suivant? L’expérience, réalisée au dessus de Los Angeles, lieu de forte luminosité nocturne, et au dessus du Colorado, où la pollution lumineuse est quasi-inexistante, consistait en une mesure précise de la pollution atmosphérique et en une mesure de la luminosité. Les conclusions sont claires: la luminosité affecte la capacité de l’atmosphère à nettoyer les polluants la nuit (-7%), ce qui entraîne une augmentation des composés chimiques présents dans l’atmosphère au lever du jour (+5%), et ainsi une augmentation de la création de composés polluants par la lumière du soleil, en particulier l’ozone.
La prochaine étape de ces études devrait permettre de publier des recommandations aux grandes villes pour éviter ce cycle négatif: choix des types d’éclairage, opportunités de diminuer l’éclairage global,…
Source: Environmental Research Web