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Avec cette rage qui te saisit
De ne savoir dire non
Aux obligations fausses
.
Toujours aller d’un bon pas
Vers ta flétrissure
.
Chaque jour vient qui t’abreuve
De stupides nécessités
Te laisserait-on un temps pour souffler
Que te voilà déjà
Plié sous la contrainte
Fuyant les mots qui sont ta seule raison d’être
*
Rien ne vient qui sache atténuer la plaie
Les révoltés d’hier sont rentrés chez eux
Ils mangent leurs fast-foods
En râlant devant l’écran plat de leur honte
.
Tu enrages de devoir vivre sous ce couvercle
Tu rêves du chalumeau pour en découper les contours
De la lame et du couteau pour couper les ligatures
Au pilori et sous les quolibets
Tu trouves encore la force de quelques injures
Le fouet sur ton échine ne laisse plus de trace
.
Il n’est de vie qu’en costume du dimanche
Devant des bénitiers de soumission aveugle
Le temps est à la colère
Douce et lancinante colère
*
Car nul ne laisse présager un soupçon de légèreté
Ils ne promettent tous que vents debout
Qu’ils se chargeront de rendre contraire à la première risée
Et toujours le pauvre petit mousse sera le premier mangé
.
Qu’un pays se lève dans l’odeur du jasmin
Que ce pays par l’enfance soit un peu le tien
Te voilà renfrogné à servir celui-ci
Qui hier était tout proche d’aider le tyran
.
Tu vas te conformer aux impérieuses obligations
Mais la révolte dans l’âme et les poings serrés
.
Mes yeux ne peuvent quitter ton visage
Douce beauté qui seule chante
A la mémoire des martyrs
.
C’est à cette beauté là que je boirai jusqu’à l’ivresse
.
Manosque, 24 janvier 2011
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