Vendredi soir, Eric Elmosnino remportait le césar du meilleur acteur pour son interprétation époustouflante de Gainsbourg. Gainsbourg, vie héroïque de Joan Sfar est un film magnifique et poétique qui a également remporté (à juste titre!) le césar du meilleur premier film. Ces récompenses semblaient également être un premier bel hommage à un homme devenu, depuis, un véritable mythe...
Et oui, aujourd'hui cela fait 20 ans que Serge Gainsbourg nous a quittés. Les hommages, les anthologies vont sûrement se bousculer avec ce vingtième anniversaire! Ca a d'ailleurs déjà commencé depuis quelques jours... Hier, les victoires de la musique nous ont livré un hommage que l'on pourrait qualifier, sans exagérer, de pitoyable et d'affligeant. Franchement, entendre Coeur de pirate avec sa voix criarde et nasillarde chanter Pull marine ou bien Jenifer entonner Comment se dire adieu ou encore Christophe Maé chanter massacrer Vieille canaille, ça m'a donné envie de pleurer pour de nombreuses raisons:
1. Saborder tant de jolies chansons en si peu de temps ça tient de l'exploit
2. Quand on voit la chanson française actuelle ça donne envie de ressusciter Serge
3. Personne ne devrait subir les démos d'harmonica de Christophe Maé
4. Comment peut-on se prétendre héritière de S. Gainsbourg lorsqu'on ne fait que du commercial, du lisse, du consensuel?!
Bref, ces cinq minutes de medley m'ont énervée pour le reste de la soirée. Heureusement, dimanche soir, arte faisait une soirée Thema sur S. Gainsbourg. Il y avait notamment un "film" de 40 minutes : Mes images privées de Serge de Jane Birkin. Il s'agit en fait de films réalisés en super-8 lors des moments intimes du couple Serge-Jane : on les voit en amoureux à Venise, en Bretagne en famille, en Normandie... Jane Birkin commente avec sa douce voix ses belles images remplies d'un bonheur qui semble si beau, si pur. Serge filme Jane avec des plans rapides, déjà montés, s'attardant parfois sur son sourire, parfois sur ses fesses (images tendrement érotiques). Jane filme lentement et en faisant des plans séquences. On voit la belle Charlotte, Kate, Serge, le chien Nana en train de jouer, rire et s'amuser. La vie de ces deux icônes semble sereine, légère et ce film nous rend témoins d'un amour tel qu'on n'a jamais osé le rêver. Grâce à ces images intimes, on accède à une facette de Serge Gainsbourg bien loin de l'image sulfureuse. En effet, les médias aiment nous rappeler le Serge brûlant un billet de 500 francs sur un plateau de télé mais il y avait aussi le Serge filmant amoureusement Jane courant pratiquement nue dans les champs de blé. De Gainsbourg à Gainsbarre...