Poststructuralisme

Publié le 02 mars 2011 par Christophefaurie
BELSEY, Catherine, Poststructuralism, A very short introduction, Oxford University Press, 2002. Introduction, pour les nuls, aux travaux de Derrida, Foucault, Lacan, Althusser, Barthes, Kristeva, Lyotard, Zizek.
Point commun, parmi ces travaux peu cohérents, le linguiste Saussure. Pour lui, nous interprétons un mot par rapport à son contexte, par différence.
Ainsi pour le poststructuraliste, chaque société est semblable à un langage : elle a sa propre cohérence, qui n’est donc pas universelle. Si l’individu est sous la coupe, la marionnette, de cette culture aléatoire et de ses contradictions, il n’a aucune raison objective de lui obéir. Il n’y a aucune autorité absolue, aucun principe organisateur qui ait un droit sur l’individu. Il n’y a plus d’auteur (d’autorité), plus que des lecteurs (des interprètes).
Partant de cette idée les poststructuralistes ont réécrit l'oeuvre des auteurs qui leur semblaient importants, Marx, Freud…
Commentaires :
Ces gens semblent avoir oublié que nous ne sommes pas seuls au monde. Nous avons besoin de ressources naturelles, nous sommes assaillis par des épidémies, menacés par le réchauffement climatique, l’évolution du soleil ou les phénomènes intergalactiques. D'ailleurs, le langage n’est pas que geste gratuit, il a des fonctions. Si son organisation interne peut sembler aléatoire, son organisation globale ne l’est pas.
Et si les sociétés étaient organisées selon des principes qui garantissaient leur survie ? Qui, ce faisant, définissent une forme de bien et de mal ? Et s’il y avait une forme d’autorité, après tout ?
Curieusement, les héros du poststructuralisme n’ont pas hésité un instant à nous imposer l’absolu de leur pensée ou de leur art. Et si la philosophie n'était qu’argument d’autorité ?
Le poststructuralisme aurait-il été la rationalisation du mouvement libertaire d’après guerre ? L’individu était las d’une société donneuse de leçons, il a voulu affirmer son droit à dire n’importe quoi ? Voilà pourquoi l’œuvre des poststructuralistes est difficile à lire : ils se sont laissé aller à leur génie ?
Finalement, et si le poststructralisme avait été un monument à la gloire de l’Etat paternaliste des trente glorieuses ? Il a si bien isolé l’homme de la nature que celui-ci a oublié qu’elle existait ?