I’m Not There
I’m Not There est une biographie sur l’acide. Et Todd Haynes, réalisateur et scénariste, a dû en fumer un gros comme ça avant de se lancer dans l’écriture de ce fim singulier, certainement l’un des plus originaux que j’ai vu depuis un bon bout. Le film raconte Bob Dylan à six moments différents de sa vie. Toutefois, Dylan est incarné à chaque fois par un(e) acteur (actrice) différent(e), sous un nom différent. Pour mieux comprendre :
- Marcus Carl Franklin est “Woody Guthrie” –> Dylan à 11 ans;
- Christian Bale est “Jack Rollins” –> Dylan en début de carrière, dans son trip de protest song;
- Heath Ledger est l’acteur “Robbie Clark” –> Dylan le père de famille, le divorcé;
- Ben Whishaw est “Arthur Rimbaud” –> Dylan le poète;
- Cate Blanchett est “Jude Quinn” –> Dylan dans sa période plus rock;
- Richard Gere est “Billy The Kid” –> Dylan l’ermite.
Haynes a voulu en fait montrer six facettes de Bob Dylan à travers des épisodes ne comprenant ni début, ni fin. Haynes pousse la déroute au maximum, jouant également avec le grain et les couleurs de ses images. Ça donne parfois des scènes surréalistes qui ne font qu’ajouter au mysticisme du personnage. Les acteurs sont tous impressionnants. Christian Bale est toujours aussi freak en s’abandonnant totalement à son Jack Rollins, Ledger sera définitivement regretté, et Cate Blanchett incarne un Dylan troublant et troublé. Quelle actrice! Donnons-lui l’Oscar et que ça saute!
Je suis sorti du film parfaitement jaloux du talent de Todd Haynes. Comment a-t-il fait pour en arriver là? Comment a-t-il pu imaginer pareil traitement sans se péter la gueule et parvenir à distraire autant qu’à battre les sentiers? Si vous le voyez, dites-lui que j’ai deux ou trois questions à lui poser…
En attendant, courez voir I’m Not There. C’est fascinant.