Mais ce week-end, j’avais déjà la tête aux Oscars. Car cette année, j’allais voir pour la première fois la cérémonie Hollywoodienne, en direct live sur Canal+, du long tapis rouge étoilé aux alentours de minuit à l’Oscar du Meilleur Film aux premières lueurs du jour (même si à cette époque de l’année, à 6 heures du mat’, il fait encore nuit !).Alors c’est quoi, les Oscars ? Du moins, les Oscars 2011, puisque je n’ai pas de point de comparaison et que je ne m’avancerai pas à généraliser à partir d’une unique cérémonie… C’est déjà deux heures et demie de tapis rouge. Deux heures et trente minutes à regarder les stars faire leur arrivée, trouver leur chemin jusqu’à l’entrée du Kodak Theater de Los Angeles, serrant des mains, claquant des bises, posant devant les appareils, et répondant aux questions des journalistes entourant le fameux tapis.
Une partie de l’excitation qu’il y avait à découvrir ces Oscars 2011 tenait justement dans ce duo de présentateurs inédit. Franco et Hathaway succédaient à une tradition de professionnels du rire (Steve Martin & Alec Baldwin, Jon Stewart, Billy Crystal, Chris Rock…) ou à des showmen nés (Hugh Jackman), ce qui constituait donc un choix étonnant.Franco, qui s’est révélé ces dernières années un touche-à-tout fascinant, acteur intense chez Gus Van Sant, comique chez David Gordon Green, apprenti cinéaste à la fac, écrivain en herbe, artiste exposé, et même acteur de soap, pouvait être LA star de la soirée.
Or s’il y a bien une chose à retenir du déroulement de ces Oscars 2011, c’est à quel point l’acteur s’est révélé un piètre host. Rigide, détaché, sans une once de bagou ou d’étincelle, Franco a traversé la soirée tel un fantôme, incapable d’insuffler le moindre rythme, le moindre humour, la moindre présence sur scène. A ses côtés, Anna Hathaway s’est débattue comme elle a pu, certainement consciente que son partenaire d’un soir passait complètement à côté de son rôle, mais elle n’a pu sauver à elle seule les meubles. Waouh. Après cela, plus personne ne pourra critiquer la présentation des Césars en comparant la chose avec le show à l’américaine des Oscars, sous peine de se voir rétorquer « Enfin bon, ce n’était pas pire que les Oscars 2011 présentés par James Franco ». Nullissime le Jimmy. A le voir s'amuser avec son iPhone sur scène, c'était à se demander s’il ne l’a pas fait exprès. Les américains y réfléchiront à deux fois avant de critiquer la verve méchamment drôle de Ricky Gervais, autrement plus enthousiasmante aux Golden Globes…
Autour de lui, les prix se sont succédé, tous attendus, sans surprise sinon peut-être l’Oscar du Meilleur Réalisateur, inexplicablement remis à Tom Hooper pour le trop lisse Discours d’un Roi lorsqu’il eût été plus méritant de le donner à David Fincher pour son époustouflant The Social Network ou à Darren Aronofsky pour l’électrisant Black Swan. Ah oui, et remettre deux Oscars pour Alice au Pays des Merveilles, furent-ils techniques, était bien inutile. C’était cela, les Oscars 2011, le glamour gâché par l’ennui… Je reviendrai sans doute puisque James Franco ne reviendra pas, lui, c’est sûr.