Magazine Culture

Du design partout depuis 10 jours, ça donne une émission chez REC !

Publié le 01 mars 2011 par Gaya
En 10 jours, quand on rencontre des designers comme Dominique Sciamma, Arthur Bodolec et Nicolas Buttin, et quand on discute pendant l'apéro Science et Web avec Jean Marc Galan, on ne peut pas faire autre chose qu'une émission sur le design chez Recherche en Cours ! Nouveau portrait croisé. :)   D’abord, je dois l’avouer, je suis une entremetteuse.  Mon métier : faire en sorte que des gens qui ont tout intérêt à se rencontrer, se rencontrent. Si François Taddei et Dominique Sciamma finissent par se rencontrer, j’aurai bien rempli mon rôle (voir ce billet repris sur Knowtex). Ce rôle, je l’ai de nouveau joué avec plaisir auprès de deux jeunes designers, j’ai nommé Arthur Bodolec et Nicolas Buttin. J’ai rencontré Arthur pour la première fois à l’événement TEDx Paris Université où il a proposé un speech à propos de la créativité : en gros, nous sommes tous des créatifs (chouette!). Arrivé 2ème lors du concours, j’avais été intéressée par son discours et sa comparaison de notre monde à celui d’un monde des playmobiles !     Rapidement retrouvé via twitter, nous avons très vite rediscuté de cette notion qu’il développe et qui mêle créativité et contraintes. Le courant était très bien passé, ce jeune homme me semblait plutôt prometteur.   D’un autre côté, tout s’est enchainé très vite autour du design. En une semaine, je rencontrais Dominique Sciamma, directeur de la recherche sur les systèmes et objets intelligents au Strate Collège Designers, je croisais Arthur Bodolec à l’événement #jesuismort organisé à La Cantine pendant la Social Media Week, et je croisais très rapidement Nicolas Buttin dans les locaux d’Umaps à Montreuil qui venait discuter avec Nicolas Loubet de design, de durabilité et de sa volonté d’entreprendre dans ce domaine.   Cette concentration d’éléments a atteint son point d’orgue pendant le 2ème apéro Science et Web(décidément!) quand Jean-Marc Galan me demande une idée pour sa prochaine émission Recherche en Cours sur Alligre FM. « C’est dans 10 jours…et je n’ai toujours pas d’invité! » me dit-il. C’est Nicolas (Loubet)qui lance l’idée du design. Et c’est parti. Mise en relation des uns et des autres, rendez-vous, mails… Nos deux jeunes designers sont disponibles et enthousiastes ! (cool!)   Des jeunes qui sortent des sentiers battus   Nicolas Buttin est passé par le Celsa (dans le master média informatisés et stratégies de communication) avant de partir à Londres pour se spécialiser en design management. Il est très sensibilisé à tout ce qui concerne le développement durable , ou comme il préfère le dire « la problématique de la durabilité. »Quelques expériences en agence de design et un mémoire sur « Think design to shape sustainability » l’ont conforté et orienté vers le passage de la notion d’objets à celle de systèmes. Comment penser un système qui englobe la notion de durabilité. C’est typiquement une démarche liée au design thinking. Ouh là, c’est quoi ça ? Promis on y revient après.   Athur Bodolec a de son côté suivi l’enseignement du Strate Collège Designers, mené par Dominique Sciamma. Il le dit lui même, c’est là qu’il s’est révélé ayant jusqu’au bac un parcours très moyen. En plus de cette formation de designer, il a également suivi pendant un semestre un master en majeure entrepreneuriat à l’ESCP-Europe, une école de management qui lui a vraiment ouvert un autre horizon.   Aujourd’hui il s’est positionné en tant que consultant indépendant depuis le mois de décembre et cherche des missions qui lui permettront d’exprimer ses idées autour de la créativité et du design participatif. Son idée : plutôt que créer des nouveaux usages par le design, créer des « briques d’usages » que les utilisateurs peuvent assembler à leur gré et… laisser place à leur créativité. Tiens, cela participe aussi de la démarche du « design thinker ».   Le design thinking   Non le design ce n’est pas seulement les fameux « objets design » ou ce cher Philippe Stark ou encore la grande Andrée Putman, exposée à l’hôtel de ville jusqu’au 26 février dernier. C’est aussi un processus qui mêle plusieurs phases, dont une phase de recherche. Résoudre un problème posé par un industriel ou par une entreprise de services, c’est la question à laquelle sont confrontés nos amis designers.   De ce que j’ai compris avec les différents éléments que j’ai pu obtenir pendant cette période « design » de mon activité, c’est qu’il s’agit plus d’une méthode et qu’on peut l’appliquer à beaucoup de domaines. Que ce soit dans la création d’un site de partage d’objets entre voisins, pour Nicolas Buttin ou dans l’exemple que donne Arthur Bodolec dans l’émission, à propos d’une société qui vend des vélos et qui cherche à savoir pourquoi cela ne marche pas. La réponse dans ce cas se situait dans l’amélioration du service lié au vélo plutôt qu’au vélo en lui-même.   La démarche du designer consisterait donc plutôt à proposer une hypothèse, la tester immédiatement et la valider si cela fonctionne sinon tester autre chose tout de suite. Il s’agit d’une sorte de politique de « l’implémentation immédiate » basée sur un retour d’expérience de l’usager. Cette façon de faire se démarque des entreprises, qui généralement cherchent à savoir si l’idée peut-être viable (répond à certains critères de marchés, économique etc…) avant de se lancer dans la phase de test.   Des expériences et des idées   Pour Nicolas Buttin, l’important consiste à penser en système plutôt qu’en objet, ce à quoi le design management devrai permettre de répondre au-delà même du design thinking. Relier le local et le global ou comment par exemple gagner le global par capillarité. Exemple concret, sur son site: Goods Commons pour l’instant et parce qu’il s’agissait d’un support pour son étude, Nicolas l’a ouvert à tous dès le début.   Mais comme il voudrait maintenant affiner son produit, une partie du site va être dédiée à un quartier de Paris (Belleville) pour considérablement réduire l’échelle. Par capillarité, les habitants des quartiers voisins devraient être touchés petit à petit et il espère que l’idée et le concept pourront se propager comme ça. « Le design thinking s’attache à relever le défi de mixer les initiatives passées aux nouveaux besoins qui émergent et qui s’expriment. » écrit Nicolas dans son mémoire. Il y parle beaucoup d’approche d’innovation ouverte ou open innovation où le design serait un outil au service de l’imagination. De son côté, Arthur se base sur un postulat qui repose sur le fait que la créativité nait dans un environnement contraint. En gros, on pourrait faire un parallèle avec l’écriture et la feuille blanche. Dans son exemple, il prend la pâte à modeler comme extrême degré de liberté. « Si le monde était en pâte à modeler on pourrait tout faire » sauf qu’à part les créatifs qui osent s’exprimer, c’est très difficile de créer quelque chose à partir de « la liberté totale ». Par contre, le légo correspond au mélange parfait puisque qu’il offre un cadre – on peut/doit les empiler – mais en même temps, tout est possible. Enfin presque tout. Mais on a l’impression que c’est le cas. Alors, la créativité est libérée et peut s’exprimer sous la forme de construction. Pour pouvoir mener à bien son projet et s’associer avec des gens motivés par son idée, Nicolas est actuellement dans un incubateur de start-up. Pendant l’émission, je me faisais la réflexion que l’entrepreneur se rapproche beaucoup du designer, dans la démarche de design thinking, dans la mesure où il met en jeu un processus qui commence par une idée, jusqu’à une application finale. Entre temps, il fait intervenir de nombreux acteurs qui seront les moteurs de la réalisation, des phases de recherches et de réflexions et des usagers en bout de chaines. L’enjeu est aussi collaboratif.   Sur leur expérience à la radio   Arthur n’hésite pas à dire que l’expérience apparaissait comme stressante car « Parler de design est toujours un défi car il s’agit d’une passion et un processus pas toujours faciles à expliquer. » Quel sera l’angle d’attaque, les questions seront-elles pointues etc… Mais c’était sans compter la bonne humeur des animateurs (Jean-Marc en premier !) « La discussion préparatoire que l’on a eu ensemble était très agréable et facile et ça j’adore. Cela m’a permis d’effacer presque totalement l’appréhension de passer à la radio ». Quant à Nicolas, s’il était aussi un peu inquiet au début il n’hésite pas à dire après coup que « finalement ça ressemble plus à une conversation autour d’une « vraie » table qu’à un interrogatoire! » Un peu frustré de ne pas avoir pu en dire davantage les deux invités de l’émission sont d’accord sur l’intérêt et la fluidité de ce média.« C’était très ludique comme exercice, un peu comme une partie de ping pong… à 5 ! » conclue Nicolas en riant. Des rencontres intéressantes, un sujet peu souvent abordé, une émission comme sur des roulettes… une belle collaboration ! En espérant qu’elle continue… 

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Gaya 4 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines