Par Bernard Vassor
Le 1er mars, vers 8 heures du matin, un peloton de cavaliers allemands s'avance en éclaireur sur l'avenue de la Grande-Armée, tout Paris est en deuil. Des drapeaux noirs flottent sur les fen^tres. Place de la Concorde, les statues des villes de France ont le visage recouvert d'un voile noir. Un cordon de troupes Françaises empêche tout contact avec la population et les 30 000 soldats Allemands qui défilent.
La veille du défilé des troupes de Guillaume 1° roi de Prusse, une affiche bordée de noir, avait été imprimée par les membres du Comité central de la Garde nationale pour désaprouver le mouvement du Conseil fédéral de l'Association Internationale des Travailleurs réunis à la mairie du troisième dirigé par Jules Bergeret, futur général de la Commune qui avait décidé de prendre les armes et d'attaquer les prussiens qui venaient d'entrer dans Paris. Les délégués se concertent et choisiSsent la prudence.
"La Garde nationale, avec l'armée, formera un cordon tout autour des quartiers, veillera à ce que l'ennemi soit isolé sur un sol qui ne sera plus notre ville, ne puisse en aucune façon communiquer avec les parties retranchées de Paris"
Parmi les 28 signataires de l'affiche, on comte 4 sculpteurs sur bois, 11 personalités n'ayant pas exercé de responsabilités notables, ou ayant été tués par la suite : Badois, Cadaze, David-Boisson,, Frontier, Gritz, Masson, Piconel, Pouchain, Ramel, Tessier et Weber*. Notons la présence de Arnold futur élu dans le dixième arrondissement, le tailleur de limes Barrous, le marchand de vin Boursier, du brossier Bouit, Chouteau, peinte en bâtiment, Dutil tourneur en nacre, Laroque et Lavalette journalistes, Maltournal relieur, Matté le ciseleur, Ostyn tourneur sur métaux et enfin de Bergeret.
William Serman, Histoire de la Commune de Paris, Fayard 1986.