Que faire en cas d'acouphènes ?

L'acouphène n'est pas une maladie, mais il peut vous gâcher la vie et vous empêcher de dormir malgré un lit qui invite à rejoindre les bras de Morphée. Sifflement, bruissement, cliquetis, bourdonnement : les acouphènes ne manquent pas d'originalité. Il n'existe pas de solution miracle, juste quelques règles d'hygiène de vie pour ne pas aggraver le mal.

Qu'est-ce que l'acouphène ?

L'acouphène est un bruit de fond en continu ou par intermittence. Vous avez beau tiré sur votre oreille ou la boucher, tout effort est vain. C'est dans le cerveau que ça se passe. Comble de mal chance, vous êtes la seule à l'entendre. Pas facile alors d'en parler à vos proches.

Ce trouble est un signal d'alerte. Les chercheurs pensent que le cerveau génère l'acouphène en cas d'endommagement de l'oreille interne. En parallèle vous pouvez souffrir d'une hypersensibilité presque physique à tout ce qui est trop bruyant.

Longtemps réservé aux personnes âgées, l'acouphène se répand désormais chez les plus jeunes. Vous êtes un adulte sur trois à vous en plaindre. L'ennui, c'est que ce n'est pas réparable. L'oreille interne est tapissée de milliers de cellules et de cils vibratiles. S'ils sont endommagés ou détruits, rien à faire.

Quelles mesures préventives ?

Si pour le moment tout va bien pour vous, quelques conseils à suivre. Le premier facteur d'acouphène est évidemment l'exposition à des bruits de fond trop forts. Au delà de 85 décibels par jour (plusieurs heures par jour heureusement), les lésions sont irréversibles. 85 décibels correspondent à une tondeuse à gazon.

Il y a des bruits contre lesquels vous ne pouvez rien faire : l'autoroute pas loin de chez vous, le ventilateur de votre ordinateur au bureau, le moteur des voitures dans les bouchons...Mais vous mettez parfois vous-mêmes vos oreilles au supplice, surtout les plus jeunes. En cause : la musique à haute dose sous écouteurs ! Une vraie bombe à retardement.

Autre facteur moins connu : l'abus de certains médicaments comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens type aspirine ou ibuprofène. Enfin, contrairement à ce que vous pouvez croire, le stress ne cause pas d'acouphène. Mais la qualité de vie peut compter si vous en souffrez déjà.

Que faire pour soulager la douleur ?

Pour celles qui subissent ce trouble au quotidien, ne prenez pas le problème à la légère. Si vous ne faites rien, l'acouphène peut mener à la dépression. Un premier remède consiste à couvrir le bruit grâce à un appareil, le générateur de son blanc. Il se porte comme une prothèse. Pas toujours confortable, et en aucun cas élégant.

Sur le plan médical, vous êtes peut-être atteinte d'une maladie qui touche l'oreille comme l'otite, les os, ou tout simplement un bouchon de cérumen. Un ORL peut traiter ça. Sinon, la médecine classique va surtout vous proposer classiquement des batteries de médicaments, anxiolytiques en tête. Vous avez aussi des thérapies diverses et variées de relaxation qui vous aideront à oublier le son : sophrologie, hypnose, acupuncture. Des techniques qui permettent de vous habituer au mal, pas de l'éliminer.

Tout espoir de guérison n'est cependant pas perdu ! Des chercheurs américains ont fait des tests sur les rats. En stimulant un nerf du cou, l'acouphène a disparu. En attendant, les gestes à faire :

- modifier vos médicaments

- chasser les aliments trop sucrés et la quinine, présente même en quantité infime dans le Schweppes ou le Canada Dry. À tester...

- éviter le silence complet. Ça peut paraître paradoxal. Mais l'absence de bruit, notamment au coucher fait qu'on reporte toute son attention sur l'acouphène : grésillement d'une fréquence radio, radio à faible volume posée sur une table de nuit, réveil tic-tac, ventilateur. À vous de voir, ou plutôt d'entendre...

Pour plus d'informations : l'association France Acouphènes

M.C