Semaine après semaine Michel Drucker abaisse au niveau zéro, voire en dessous, le niveau de la politique à la télévision en se transformant en brosse à reluire dès qu’un élu s’assoit sur son canapé rouge (face à tant de bassesse, on se prend presque à regretter qu’Hitler et Staline soient morts pour l’entendre encenser leur œuvre, camps de concentration et Goulag en tête…).
Le troisième passage de Ségolène Royal dans Vivement dimanche ne déroge pas à la règle. Grâce au talent d’intervieweur de Michel Drucker la France entière a appris de la bouche de l’ex-candidate PS à la présidentielle que : "c'est vrai qu'être trompée, et quand ça dure pendant une période comme celle-là, c'est extrêmement difficile. J'ai pris sur moi parce que je voulais en protéger mes enfants, je voulais en protéger les Français". Un grand merci à Ségolène Royal d’avoir protégé les Français de sa rupture avec François Hollande (comment on ne sait pas, mais seule l’intention, surtout quand elle est aussi noble, compte…). Et merci à Michel Drucker de nous offrir un moment d’analyse politique d’une profondeur qui fait honneur au service public lorsque la présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes explique : "moi, j'ai des valeurs assez traditionnelles de fidélité, de famille. A un moment, quand on ne partage plus la même conception de la fidélité et de la famille, il faut aussi se sauver - au sens garder son intégrité et regarder vers l'avenir, sans rancune et je souhaite à François d'être très heureux avec sa nouvelle femme".
Bien entendu avec un tel programme et un tel sens des priorités indispensables pour la France, Ségolène Royal se doit de se préparer à faire don de sa personne à la nation. Une éventualité qu’elle prépare d’ailleurs activement en assurant :"si je sens, et je l'entends beaucoup, de plus en plus autour de moi, que la gauche pour se relever, pour avancer, pour progresser, pour être en phase avec son temps et pour faire lever une nouvelle génération a besoin d'un leader, si je sens que je peux être celle-là, eh bien oui je prendrai mes responsabilités"… Dans ces conditions, même en accumulant les boulettes et les provocations, Nicolas Sarkozy peut envisager sereinement 2012…
D’ailleurs, il ne vaut mieux pas trop compter non plus sur Olivier Beanscenot pour contrer le chef de l’Etat vu la teneur de son appel à rejoindre son futur parti unique de la gauche de la gauche qui nous promet "un parti en rupture avec le capitalisme et les institutions de la classe dominante pour inventer le socialisme du 21e siècle". Bref, "un parti pour préparer un changement radical révolutionnaire de la société, c'est-à-dire la fin du capitalisme"… Olivier Besancenot ne semble pas bien parti pour "inventer le socialisme du 21e siècle" puisqu’il n’est même pas capable de faire évoluer la rhétorique qui fleure bon Mai 68… dont on va bientôt fêter les 40 ans (mais qui avait valu à Michel Drucker de se faire virer de l'ORTF)...