Il était une fois
Un gentilhomme marié deux fois.
Sa deuxième épouse
Et ses filles étaient des femmes
Hautaines, infâmes,
Et surtout jalouses.
De ses premières noces, était née
Une enfant douce et attentionnée.
Alors, on lui donnait à faire
Toutes les tâches ménagères.
On la forçait à dormir au grenier
(Pourquoi le nier ?)
Cette enfant aimait descendre
Se chauffer auprès des cendres
De la cheminée.
Sa belle-mère qui voulait tout gouverner
La surnomma donc
Cendrillon.
Un soir, le fils du roi
Donna un bal masqué
Pour les gens nobles et courtois,
Les personnes bien éduquées,
Et les habitants de qualité.
Les sœurs de Cendrillon y furent
Bien sûr
Invitées.
Cendrillon dut repasser
Les robes et brosser
Leurs cheveux.
-« Tu veux
Venir avec nous ? »
-« Vous moquez-vous
De moi ? Ma place n’est pas au bal.
Je m’y sentirais mal. »
-« Tu as raison, on rirait
Si tu t’y montrais ! »
Cendrillon pourtant voulait
Danser et abandonner son balai.
Catastrophée,
Elle sanglotait, lorsque la fée,
Sa marraine, se présenta à elle.
-« J’aimerais aller au bal aussi
Avec ces demoiselles ! »
-« Hé bien, tu iras ! Voici :
Va au jardin
Chercher une citrouille.» Soudain,
La fée creuse la citrouille,
La tripatouille
A coups de baguette magique
Et le gros légume biologique
Fut transformé en carrosse d’or.
Puis, en un temps record,
La fée changea six souris
En un attelage de chevaux gris.
Ensuite, avec sa baguette
Elle transfigura
En chauffeur un rat bien gras,
A moustache et rouflaquettes.
Enfin, elle prit trois lézards,
Et c’est bizarre,
Mais grâce à sa baguette magique,
Les lézards devinrent des domestiques.
Alors, la fée habilla Cendrillon
D’une robe en soie d’or,
Brodée de pierres multicolores.
Elle lui remit de superbes chaussures
Doublée en fourrure
De vair.
Mais la fée se fit sévère :
-« Rentre avant minuit.
Si tu désobéis,
De tout, je te dépouille :
Ton carrosse redeviendra citrouille.
Les chevaux se retrouveront souris,
Le chauffeur sera de nouveau un rat gris
Et comme par hasard.
Tes domestiques se retransformeront en lézards.
Cendrillon promit de revenir
A l’heure.
Un quart d’heure
Après, le fils du roi allait accueillir
En son palais la divine Cendrillon.
Comme le veut la bonne éducation,
Il la conduisit à la salle de danse.
Et là, tout le monde fit silence
Et fut transporté
D’admiration devant la grande beauté
De cette princesse inconnue.
On entendit un bruit confus :
« Ah, qu’elle est jolie !
Quelle grâce ! »
Le fils du roi dansa plusieurs valses
Avec elle. Mais à minuit moins dix,
Cendrillon lui fit élégamment
Sa révérence et partit si rapidement
Qu’elle perdit sur le sentier
Un de ses précieux souliers.
Mais le fils du roi qui la suivait,
Le retrouvait,
Lui rendit et promit de l’épouser.
Cendrillon rentra et remercia la fée.
Peu après, les deux sœurs arrivèrent à la maison.
Et dirent à Cendrillon
« Si tu étais venue au bal,
Tu aurais goûté un gâteau, un régal !
Offert par une princesse …Voyons »
Elles dévisagèrent Cendrillon
Et soudain elles découvrent avec effroi
Que c’était elle qui dansait
Avec le fils du roi,
Comme on sait.
Alors, peu rancunières,
Elles la menèrent
Au château
Où aussitôt
Cendrillon se mariait
Avec le prince héritier.