Aujourd’hui, comme toutes les mamans, c’est ma fête! Je me suis fais un énorme cadeau cette année. Je n’aurais jamais été capable de me l’offrir avant, je n’étais pas prête à le recevoir! Après un an de réflexion, je me suis préparée pour le grand saut.
Il y a 3 semaines, j’ai modifié le cours de mon histoire en suivant pour une fois mon cœur; j’ai pris la décision de quitter mon emploi. J’ai choisi de laisser après presque 10 ans, une grosse compagnie, une permanence, un travail stimulant, un bon salaire et de bons avantages sociaux pour me donner la chance d’être heureuse.
De nos jours, si on a à choisir entre le cœur et la raison, cette dernière l’emporte plus souvent qu’à son tour et c’est bien logique. Nous sommes dans un monde qui roule à cents miles à l’heure, on se laisse envahir par ce tourbillon du Métro-Boulot-Dodo et nos choix sont faits en fonction de cette réalité. Or, je ne suis pas faite pour ce moule. Je le sais depuis toujours. Je suis une artiste, une idéaliste et depuis que je suis toute jeune, je repousse cette vraie nature pour être comme tout le monde. Jusqu’à maintenant, j’ai été cartésienne, réaliste, raisonnable, j’ai essayé d’assimiler le rôle de superwoman.
Pour réussir à changer des choses, ça prend souvent un événement provocateur ou une situation particulière. J’ai eu la chance, il y a bientôt un an avec le diagnostic de ma fille, de recevoir un coup de poing en pleine figure!! Après le choc, la blessure cicatrisée, j’ai l’impression que mes yeux ont changés leur perception des choses. Pour la première fois de ma vie, je n’ai pas eu le choix d’arrêter et de prendre conscience de ce qui m’arrivait. À mon grand étonnement, ce que j’ai vu est tellement beau… J’ai vu une belle petite famille qui s’aime, se soutient, s’épaule malgré les tempêtes et les coups de vents des dernières années. J’ai entendu des rires joyeux, des petites voix remplis de mots d’enfants. Dans leur maison, ça sent bon, le parfum est doux, l’ambiance est câlin.
On dit « contre mauvaise fortune, bon cœur? » Et bien c’est ce que je ferai de ma vie. De toute façon, je sais que si je continuais comme ça, je ne tiendrais pas le coup. J’ai trop à cœur d’aider ma fille à se forger une place dans ce monde, d’être là pour mon fils qui est toujours le plus grand, le plus raisonnable… je serais grugée par la culpabilité de ne pouvoir leur offrir mon temps, mon amour, mon oreille. Mes enfants ont besoin de moi? À partir de maintenant, je les verrai grandir, j’aurai le temps (et la patience) de jouer, de bricoler, de chanter avec eux. Je serai disponible pour les nombreux rvs de ma poule, sans contrainte de temps ou de stress face à un employeur ma foi pas si compréhensif… Je vivrai au jour le jour, je profiterai de chaque moment. Bien sûr, il y a un certain stress financier quand on a toujours eu deux salaires dans la maison, mais nous serons créatifs, prudents…et surtout heureux.
Je commence une nouvelle vie et depuis 3 semaines, j’ai l’impression d’avoir gagné le million. Un million de minutes, d’heures et de journées sont réapparus à mon calendrier et ça, ça vaut plus cher que tout l’argent du monde!!