Je suis un mini-wheats sans sucre!

Je sais d’avance que je ne devrais pas penser à ce que je vous écrirai. C’est comme tourner le fer dans la plaie. Ça vous ai sûrement passé par la tête vous aussi de vous dire : « Si ma vie avait été comme ça, aujourd’hui je pourrais faire … et blablabla. »
Comme vous le savez, le diagnostic officiel d’Arianne est tombé le 20 juillet 2009. Moins d’un an après, soit le 24 avril, j’ai dû arrêter de travailler, car mon employeur refusait d’accommoder les obligations de ma nouvelle situation familiale. Un tournant majeur pour toute la famille allait s’opérer. Depuis ce changement, je me sens comme un mini-wheats qui n’a plus de côté sucré! Je suis guidée par la raison et le devoir et je n'ai plus les moyens de sucrer ma vie comme avant.
Je sais qu’il y a de nombreux avantages à être à la maison et les enfants sont ravis. J’ai maintenant le temps de « prendre-le-temps-nécessaire-sans-me-stresser! » pour faire les leçons et devoirs avec ma fille tôt après l'école pendant qu’elle est encore disponible (intellectuellement parlant!) et pleine d’énergies. Je peux faire plusieurs démarches grâce à ma disponibilité que je ne pouvais pas faire quand je travaillais temps plein. J’ai le temps de regarder mes deux petites fleurs prendre leur propre couleur et s’épanouir. Pour tout ça, je suis reconnaissante et consciente que je suis en train de leurs bâtir ces ailes qui leurs permettront d’être autonomes plus tard…
Mais ce gros sacrifice n’est pas tous les jours facile. J’ai un côté social qui n’est pas assez nourri depuis mon arrêt de travail. Je suis une personne très active (pour ne pas dire hyperactive, surtout du cerveau hihihi), j’ai besoin de bouger, de nourrir des projets. J’ai aussi besoin d’argent pour réaliser mes idées. Ce qui m’emmène à ma pensée de ce matin (Petite voix intérieure me dit pendant que j’écris : MAUVAISE FILLE! Tu ne devrais pas écrire ça!, mais je lui ai fait une grimace, on peut continuer hihihi)
Donc c’est pour ça que ce matin, je me disais : Si Arianne avait été normale, j’aurais eu une vie normale! J’aurais pu comme mes amis partir en voyage chaque année si ça me chante, j’aurais pu continuer de gravir les échelons et devenir Mme Ressources humaines d’une entreprise avec un bon salaire, j’aurais pu poursuivre mes études dans le domaine qui m’intéresse. J’aurais mené une existence facile et surtout NORMALE.
Vous devinez bien que tout de suite après y avoir pensé, je me suis sentie coupable. (Petite voix intérieure a encore gagnée!) Jamais je ne changerais ma fille et si elle est comme elle est, c’est grâce (ou à cause, c’est selon!) de ce qu’elle est, handicap inclus. Une petite fille charmante qui se lève le matin avec un beau grand sourire sur la frimousse.
Mais aujourd’hui, j’ai de la peine de ne pouvoir réaliser un projet qui nous tient à cœur mon mari et moi et cette fois, je peux dire que c’est « à cause » de mon arrêt de travail. Repartir à Disney, le pays où ma fille est comme toutes les autres petites filles. Le seul voyage qui se passe toujours bien. Le seul endroit sur terre où la magie opère toujours et on en revient comblés et heureux d’avoir passé du temps de qualité avec nos enfants. (Je devrais faire de la pub pour Disney, touchant non?! Il s’en vendrait des billets…) Bien sûr, nous pourrions y aller pareil, mais ce serait une folie. (Est-ce ça le côté sucré?) Les sous que nous avons mis de côté sont là pour les urgences, les imprévus…Disney n’est malheureusement pas sur cette liste! (ça c'est définitivement mon côté plate!)
Même si je savais que ce choix venait avec des pours et des contres, et que ça allait être difficile, aujourd’hui je suis face à un des points de ma colonne des « contres » et je dois passer par-dessus en me disant que ce ne sera pas le dernier…
Un jour, pas trop loin j’espère, j’y retournerai! (J’ai mis mon souhait dans mon *pot Masson! Qui sait?!)
*Référence à ce billet (http://mamanbooh.blogspot.com/2010/10/le-secret-est-dans-le-pot-masson.html)