En ce moment se tiennent trois importantes expositions de peinture :
Par ordre alphabétique:
- Marc Desgrandchamps à la galerie Zürcher
- Valérie Favre, chez Jocelyn Wolff
- et Gérard Garouste chez Daniel Templon
Pourquoi importantes ? parce que outre la qualité intrinsèque de leurs oeuvres, ces artistes ont aujourd'hui un renom international, sont appréciés par de grands collectionneurs, et exercent une influence sur les générations suivantes...
Mais rares sont les personnes qui aiment à la fois ces trois artistes. En général, il y en a toujours un qui est laissé de côté... Ce qui provoque des débats passionnés entre amateurs.
Les voici donc:
... et je suis curieuse de connaître votre préférence.
Marc Desgrandchamps
Sa peinture se caractérise par les transparences, signes de la déréliction de l'image: celle-ci s'évanouit dans des effets de surimpressions et se défait en coulures plus ou moins abondantes.
Le monde quotidien (femmes en maillot de bains, immeubles) s'éloigne. Les surimpressions donnent la sensation que la réalité est usée, absolument impalpable.
Il n'y a presque plus d'apparences... et derrière? pas grand chose non plus. Il s'en dégage une espèce de sérénité froide, comme la mort.
(Ci-dessus: M. Desgrandchamps, Sans titre, 2007, huile sur toile, 200 x 150 cm, courtesy Galerie Zürcher, Paris)
Valérie Favre (née en 1959):
L'oeuvre ci-contre est une interprétation d'une "Descente de Croix" de Rembrandt.
Le messie est mort. Il faut redescendre sur terre, et dans la matière. La peinture de Valérie Favre est épaisse, travaillée, troublante par ses remous, ses nuances tantôt sourdes tantôt grinçantes .
C'est aussi une descente dans notre enfer intérieur, auprès de nos propres monstres.
D'autres toiles, horizontales et de toutes petites dimensions, laissent deviner, dans une matière inquiète, des personnages incertains, une majorette, un squelette à la faucille, le défilé des fantômes de l'inconscient.
(Ci-dessus: Valérie Favre, Redescription #2, 2007, huile sur toile, 250 x 195 cm
Gérard Garouste (né en 1946)
qui relient l'histoire personnelle aux mythes universels.
Les compositions sont riches en références à l'histoire de la peinture et en mises-en-abyme.
Les couleurs sont saturées, profondes, la matière est intensément veloutée.
On est fasciné et pris de vertiges.
(Ci-dessus: Gérard Garouste, Chartres, 2007, huile sur toile, 270 x 320 cm; courtesy Galerie Daniel Templon, Paris; Crédit photographique : B.HUET/TUTTI)