Comment ne pas évoquer la carrière et la vie de cette actrice qui a incarné la Française type, gouailleuse, libérée, tragique ? Elle était incontournable dans les années 70, elle a tourné dans plus de 200 films dont certains, il faut bien le dire, furent des "désastres artistiques", avec les réalisateurs de génie comme avec les faiseurs de daube.
Parmi les premiers, je citerai Luchino Visconti et son extraordinaire interprétation dans Rocco et ses frères (1960) ou Michael Haneke dans La pianiste (2001), mais aussi nombre de grands noms du cinéma italien : les frères Taviani, Mario Monicelli, Marco Ferreri, Luigi Comencini, sans oublier Claude Lelouch avec lequel elle partagea un bout de vie, ou Philippe de Broca.
![Annie Girardot : de la gloire à la déchéance afficheRocco](http://media.paperblog.fr/i/421/4211953/annie-girardot-gloire-decheance-L-xdFw9L.jpeg)
Cette extraordinaire actrice formée au théâtre - on se souviendra de La machine à écrire de Cocteau à la Comédie Française ou de Madame Marguerite de Roberto Athayde - avait commencé dans la troupe des Dugudu de Robert Dhéry. Ceci explique peut-être son goût immodéré pour la comédie populaire débridée qui, à mon avis, plomba sa carrière.
Mais au moins autant que la gestion calamiteuse de ses finances, c'est sans doute celle de sa vie sentimentale qui l'a menée au fond du gouffre. Sa liaison avec le parolier-rockeur Bob Decout l'a fait basculer dans le "rouge" au début des années 80. Elle le soutient financièrement, vend son appartement pour financer ses spectacles qui font des fours retentissants, la laissant exangue.
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Du meilleur au pire, ce fut une comédienne de grand talent, qui voulait être libre mais fut une femme battue, qui fit gagner à ses producteurs des sommes folles mais mourut démunie.
Une sorte de parabole.