Présentée à partir de ce soir pour trois petites semaines à Paris avant une reprise en Avignon l'été prochain, l'adaptation du roman de Wilfried N'Sondé, "Le Coeur Des Enfants Léopards", dépeint avec beaucoup de justesse et loin de tout cliché, la perte de repères d'un garçon de banlieue né au Congo. Supportant le regard, souvent insupportable, que la société pose sur lui, le jeune homme est paumé entre une France qui peine à l'accepter et une Afrique, rêvée, qu'il n'a jamais connue.
Prenant la forme d'un monologue foisonnant et bouillonnant dans lequel le protagoniste, en garde à vue parce qu'ayant commis un acte grave en état d'ivresse alors qu'il venait de se faire plaquer par sa petite amie, tente de comprendre pourquoi et comment il en est arrivé là, le spectacle déroule ainsi le parcours difficile d'un homme, ses amours, ses amitiés, évoque ses douleurs, ses doutes, ses incompréhensions...
Le propos est fort, bien qu'à mon sens trop éparpillé et trop segmenté. L'interprétation de Criss Niangouna, assez juste au demeurant, en est un fidèle reflet. D'où une perte de fluidité et de lisibilité pour le spectateur qui ne parvient pas à être emporté totalement par une histoire pourtant poignante, emplie de vérité. Cela vient-il de l'adaptation ou du roman en lui-même ? Ne l'ayant pas lu, je ne pourrai malheureusement me prononcer.
Un peu dommage. Intéressant cependant.
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