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L'air chaud du désert porte en lui le parfum du jasmin
S'il pouvait seulement porter avec lui un soupçon d'espérance
Sur nos rives endormies où lancinant se fracassent nos rêves
.
Mes pas d’enfant reviennent vers le rivage
Un bouquet de fleurs à la main
Te voilà en pleurs
A l’opposé de ces rives où je tente ma survie
Tu as le parfum d’un orient perdu
Ta bouche parle dans une langue désormais étrangère
Mes oreilles ont quitté les ondes qui en portaient le sens
.
Nous ne savons qu’errer
D’une rive à l’autre
Etaler nos tourments
Un instants effacés sous d’éphémères drapeaux
.
Les loups veillent au grain
Jamais ils ne nous laissent semer
Le grain d’amour qui étoufferait leur ivraie
*
Ici, les rues étaient vides et froides,
Ils avaient pourtant mis les petits plats dans les grands
Baissés leurs prix à se demander ce qui justifiait le précédent.
Rien n’y a fait.
L’escarcelle vide, chacun reste chez soi,
L’œil rivé sur le poste,
La cervelle blanche de trop de tourments subis.
.
A trop lutter pour sa seule survie,
L’humain ne peut plus se penser.
Il ne peut que saigner sans un baume pour atténuer l’hémorragie.
A trop devoir survivre,
Il ne sait plus ce qu’est vivre.
Tout n’est alors qu’ombre portée,
Sur les rêves enfuis.
.
Et pourtant il rêve.
Il voit de ses yeux du dedans
Ta peau de satin au soleil de ses soupirs.
Il pose sur tes lèvres un baiser d’insouciance.
C’est pour mieux retomber entre les griffes d’un destin implacable.
*
Que sommes-nous à déposer notre obole
Au grand livre jamais clôt d’une humanité inconnue ?
.
Ta peine monte au grand ciel qui nous est commun.
Mes mains restent maladroite à panser ta blessure.
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Manosque, 23 janvier 2011
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