Observateur de la vie politique belge, Luc Beyer de Ryke, s'interroge sur les sources de notre identité nationale et surtout de sa remise en cause. Il tente d'en trouver la genèse parmi les mythes qui façonnent l'inconscient collectif des Belges et leur fonction, large écho du rôle linguistique qu'ils représentent.
"1830. Voilà la date la plus embarrassante de l'histoire de la Belgique. La plus controversée selon qu'on s'adresse à un Flamand, un Wallon ou un Bruxellois"
Et le journaliste, ancien présentateur du journal télévisé (RTBF), parlementaire européen, conseiller municipal de Gent, d'analyser les Bataille des Eperons d'Or, Episode des six cents Franchimontois, Question royale, mythe bourguignon, orangisme et mythe thiois, tentation rattachiste Wallonie-France et des personnalités aussi variées que Guido Gezelle, André Leysen, Albert Ier, Conan Doyle, Godefroi de Bouillon, le coq, le lion..de Waterloo, le "Roi Soleil" à la sauce belge que fut Léopold II, .. étayant les relations de quelque anecdote extraite de son origine francophone... flandrienne.
" Aussi, avec le recul, le roi Baudouin, dans sa quête d'union à défaut d'unité, apparaît comme le dernier mythe fondateur de la Belgique.
Mais comme Icare, il s'est brûlé les ailes."
Une démarche journalistique intéressante en une période dominée par le melting pot et la mise en vedette d'un certain Bart De Wever.
Apolline Elter
La Belgique et ses démons. Mythes fondateurs et destructeurs, Luc Beyer de Ryke, essai, ed. Mols, février 2011, 198 pp, 21,5 €