Mais enfin, lisez la presse! Vous ne savez pas faire.
Vous datez des années 40? Vous avez lu Piaget? Taisez-vous.
Vous êtes nés en 50? Vous avez lu tout Dolto? Sortez.
Vous survivez à mai 68? Comment élever mon enfant, ça vous parle? Encore tout faux.
Aujourd’hui, jetons aux orties tous ces manuels pour parents débiles adultes à 62 ans qui ne savent pas même nettoyer un nez ou une oreille. Lisez donc la presse quotidienne. J’en tire un article digne de ce nom dans le Parisien qui me scotche par sa pertinence.
Figurez-vous, parents, qu’il est ambitieux, voire dangereux, d’utiliser un youpala lorsque vous possédez une maison à étage sans barrière de sécurité. Fabuleux, avouez que vous n’y auriez pas pensé. C’est vrai que le coup du bébé qui dévale l’escalier cramponné à son quatre quatre ne fera pas rire le voisinage. Encore qu’on peut gagner des chèques cadeaux aux bêtisiers de fin d’année, si l’enfant survit.
Mais l’enquête va plus loin. Elle est poussée, largement intello. Je suis bluffée. Non, parents, l’enfant n’apprend pas à marcher dans son youpala, tout juste reçoit-il davatage d’eau bouillante sur la tronche, et de coins de table dans l’oreille, parce qu’il est à mauvaise hauteur et qu’il va plus vite vers la connerie que vous à la parer. Et ce n’est pas tout, mauvais parents, vous qui pensiez gagner 60 minutes de tranquillité avec Marcel coincé dans son déambulateur précoce, sachez que vous lui causez du tort, il n’en marchera que moins bien. Et ses jambes seront joliment arquées.
Et puisque vous n’êtes plus capables de savoir ce que vous êtes en mesure de surveiller chez vous, et bien on va le faire à votre place, chers parents. La commission européenne penche sur l’interdiction totale du youpala. Moi, j’ai une solution plus radicale. Vous prenez votre nouveau né. Vous l’emmaillotez bien serré collé. Vous lui passez des sangles sur le corps. Vous le nourrissez par perfusion pour obtenir les doses conformes à sa croissance. Pas de calins, ils deviendraient hyper attachés et ça vous coûterait cher en psys. Et à la majorité, vous le foutez dehors. C’est radical, je vous l’accorde. Mais vous n’aurez à déplorer aucun accident ménager. Sauf si bébé en bouffant ses sangles s’étrangle avec, mais c’est une autre histoire...
Fanny Lesguillons