Chambre 1408

Publié le 27 janvier 2008 par Theviewer

                                    

Grand adepte des romans de Stephen King, je ne rechigne jamais à voir l'adaptation d'une de ses oeuvres. En l'occurance il s'agit ici d'une de ses nouvelles: 1408, parue dans le recueil Tout est Fatal.

Mike Enslin est un auteur de romans d'épouvante, à base de fantômes et autres créatures surnaturelles, bien qu'il n'adhère aucunement à ce type de croyances. Un jour, il reçoit une carte postale intrigante provenant d'un hôtel situé à New York, lui indiquant de ne pas aller dans la chambre 1408. C'est la meilleure façon pour lui donner envie d'y faire un tour!
Arrivé à l'hôtel en question, l'hôtel Dolphin, il va se heurter au directeur des lieux qui refuse à tout client d'entrer dans cette chambre mais à force de persuasion, Mike obtient le clé de cette fameuse suite. Il ignore qu'il vient de pénétrer dans l'antichambre de l'Enfer...

Plutôt alléchant comme programme et typiquement "Stephen King-ien"! A défaut de faire véritablement peur (même si quelques scènes peuvent faire sursauter), il s'agit réellement d'un film d'ambiance. Une bonne partie de l'action se situe dans la chambre d'hôtel, renforçant le côté oppressant du film. C'est une sorte de huit-clos donc, entre d'un part Mike et d'autre part la chambre, qui semble être dotée de sa propre conscience et de sa propre intelligence. En effet, elle prend un malin plaisir à rendre dingue quiconque ose y entrer. Ainsi, elle puise dans les souvenirs de Mike (ceux de sa fille décédée plus particulièrement) pour lui faire complètement perdre la tête à travers hallucinations et autres vidéos projetées sur la télévision. Durant son séjour, on est confronté à un stress permanent, certes relatif, mais tout de même bien présent et le procédé classique des sons amplifiés (sonnerie de téléphone, clés, ...) l'augmente encore un peu plus. Film plus "psychologique" que graphique (dans le sens de gore) donc. La "fausse fin" est bien vue (lorsqu'il fait un bond dans le passé, comme s'il n'avait jamais visité l'hôtel). Heureusement d'ailleurs que le film ne se termine pas là car cette clôture aurait été bien décevante (avec la réaction typique du "tout ça pour ça?" qui l'accompagne).

On assiste à un déluge d'effets spéciaux, dont la remarquable scène où la chambre "s'auto-détruit" littéralement, assez impressionnante. Mais tous ces effets semblent "concentrés" dans le milieu du film, ils surviennent d'un coup (forcément quand Mike est dans la chambre) et continuent presque sans s'arrêter. C'est un peu le point culminant du film qu'on attend forcément. Mais finalement, il s'agit d'une succession "d'épreuves" pour l'écrivain, dont on se demande parfois le but (comme l'apparition de l'homme qui veut le tuer, je n'ai pas compris d'où il venait ou ce qu'il représentait). Néanmoins, ces effets restent très efficaces et parviennent sans mal à leur objectif: faire monter l'angoisse.

On peut dire que John Cusack porte le film sur ses épaules. C'est le seul personnage à être présent dans toutes scènes et il nous livre une performance remarquable! On voit très bien l'état de détresse et de vulnérabilité de Mike devant ce déchaînement d'événements paranormaux. Dommage pour le reste du cast, en particulier Samuel L. Jackson, qui, même s'il partage l'affiche en tant que personnage principal, n'a qu'un petit rôle finalement.

En clair, c'est un bon film d'ambiance mais qui ne fait pas peur, il faut le savoir! Si vous cherchez du sang et des massacres, passez votre chemin! Ici, on s'attarde plus sur l'aspect oppressant, confiné de l'espace dans lequel se trouve Mike et sur son état psychologique face à la remontée de souvenirs douloureux pour lui.