Bordeaux s’est portée volontaire pour tester cette nouvelle technologie, avec pour objectif de devenir la ville numérique « de référence » en France
Depuis lundi 28 février, 300 Bordelais se sont vu prêter par la mairie de Bordeaux des téléphones, des clés USB et des cartes « sans contact », tous dotés d’un système de paiement intégré. Avec cela, ils pourront payer la cantine de leurs enfants, le restaurant, le cinéma, la piscine, leur titre de transport…
L’expérimentation va durer six mois avec des dizaines de commerçants partenaires. La ville a équipé 200 bornes de la technologie « sans contact ». Pour Michel Duchène, adjoint au maire, c’est une évidence, d’ici quelques années le téléphone porte-monnaie va se démocratiser.
En approchant son téléphone d’une affiche d’un spectacle, on devrait ainsi pouvoir réserver et payer en ligne, sans rentrer chez soi. « On gagne du temps et on évite des déplacements inutiles », souligne l’élu.
Selon lui, le téléphone porte-monnaie pourrait même finir par supplanter la carte bancaire. Nous n’en sommes encore qu’aux balbutiements. À ce jour, il n’existe que peu de modèles comme le Samsung Player One utilisant cette technologie NFC (Near Field Communication), qui permet le transfert de données sans fil à une distance de quelques centimètres. « Le NFC est la troisième révolution mobile »
Retenue avec huit autres candidats (Caen, Lille, Marseille, Paris…) à l’issue d’un appel à projets sur le numérique lancé l’été dernier par le gouvernement, Bordeaux a choisi d’essayer le téléphone porte-monnaie. Jusque-là, seules Nice, Strasbourg et Grenoble l’ont déjà expérimenté.
Plus de 3 000 clients et un millier de commerçants niçois se sont déjà convertis à ces services. Le créneau semble porteur et connaît déjà un certain succès en Asie, notamment au Japon. « Le NFC est la troisième révolution mobile, après la voix et l’Internet mobile », estime Gérard Krebs, directeur d’Orange-France Télécom en Aquitaine, partenaire de ce test à Bordeaux.
Dès cette année, l’opérateur va déployer en France pas moins de 500 000 cartes SIM intégrant la technologie NFC. Google a aussi pris position sur le marché avec son Nexus S, lancé fin 2010 aux États-Unis et bientôt disponible en France. Le géant américain souhaite imposer le NFC sur les smartphones équipés de sa plate-forme Android. Nokia et Apple devraient eux aussi emboîter le pas.
Le sujet était au cœur des discussions du Mobile World Congress, qui s’est tenu à Barcelone du 14 au 17 février dernier. Selon l’Association française du « sans contact mobile » (AFSCM), 1 million de téléphones mobiles NFC seront diffusés sur notre territoire cette année. 41 % des Français seraient favorables au paiement mobile
En 2000, un premier porte-monnaie électronique destiné aux achats du quotidien, Moneo, a été lancé en France, mais il n’a jamais décollé. En 2010, le chiffre d’affaires n’a pas dépassé les 10 millions d’euros, loin des 100 millions investis…
Selon Michel Duchène, la donne est différente avec le téléphone portable. « C’est plus pratique, multifonctions et tout le monde en a un. » Toutefois, selon un récent sondage de l’Ifop pour Wincor Nixdorf, seuls 41 % des Français seraient favorables au paiement mobile, et 19 % se disent très opposés, évoquant pour 79 % d’entre eux des inquiétudes sur la sécurité.
Il faudra aussi convaincre les commerçants de s’équiper de terminaux spécifiques.
Source : La croix