Les Titanic parisiens

Publié le 28 février 2011 par Gommette1

Le cabinet Clipperton Developpement et Cyrill Aouizerate (cofondateur du Mama Shelter, hôtel-restaurant ultra branché et décalé du 20ème arrondissement mis en scène par Starck) ont été mandatés pour donner vie à la Cité de la mode et du design, un bâtiment moribond de plus de 14 000 m2 échoué sur la Seine. A ce jour, il est occupé sur une petite partie par l’IFM (Institut français de la mode) et le reste de la surface est désert depuis 2006.

Cet ancien entrepôt —les Docks de Paris— réhabilité par le duo d’architectes Jakob-McFarlane qui a accroché un ver luisant sur la façade, est un des nombreux naufrages de la mairie socialiste de la Ville de Paris. Une mairie qui a été incapable de donner du sens à cet espace qui devait être le miroir d’une ville qui se targue d’être la capitale de la création et de la mode. Cherchez l’erreur…

Exactement comme le  CENTQUATRE, « lieu de création et de production artistique. Un nouvel établissement artistique de la Ville de Paris à la rencontre de tous les arts » (sic !) : des milliers de mètres carrés, des millions d’euros publics dépensés, une absence de projets, la culture poudre au yeux, la passion du béton vide de sens, des Titanic coûteux pour l’image de la ville mais aussi pour les contribuables. Attendons de voir comment va évoluer la Gaîté Lyrique, récemment ouverte et restaurée à grands frais, baptisée « lieu parisien dédié aux cultures numériques » (re-sic !)… Vous constaterez qu’on se gargarise beaucoup à grandes rasades de « cultures ».

Pour ce qui est de la Cité de la mode et du design, le cabinet Clipperton Developpement et Cyrill Aouizerate qui se targue d’être un spécialiste de la relance de sites urbains, étudient les contours de ce drôle de bâtiment dans une zone assez peu attirante pour tout dire à un jet de la gare d’Austerlitz, un nomad’s land qui n’est qu’un lieu de transit. Le duo investi par la mairie prévoit l’ouverture d’un concept-store dédié au design et à la mode, de plusieurs restaurants et d’un night-club sur la terrasse… On voit par là que les hautes ambitions culturelles du maire socialiste pour cette défunte Cité de la mode et du design se réduisent à un centre commercial. Cherchez l’erreur… 

Photo : D.R.