Algérie : Les étudiants se révoltent contre les annonces du gouvernement
La révolte des étudiants ne s'essouffle pas. Désormais, la coordination des huit écoles nationales et la délégation des universités qui regroupent une dizaines de centres universitaires répartis sur le territoire national comptent saisir ouvertement le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour lui présenter les revendications des étudiants. Ces derniers dénoncent également les récents propos d'Ouled Kablia, ministre de l'Intérieur, et réclament des "éclaircissements" sur les violences commises à l'encontre des étudiants la semaine dernière à Alger.
Décidément, plus rien n'arrête la colère des étudiants. Le mouvement de protestation estudiantin maintient toujours la pression et les cours n'ont toujours pas repris au niveau des écoles nationales et de plusieurs universités à travers le pays. Plusieurs délégués, que nous avons joint par téléphone, ont confié à elwatan.com que les étudiants n'ont pas été satisfaits par les récentes annonces du Conseil des Ministres.
"Nous allons désormais saisir le Président de la République pour lui faire part de notre colère. Nous allons maintenant crier haut et fort : basta à la marginalisation. L'abrogation du décret présidentiel ne répond pas à la majorité de nos revendications. Et puis, les récents propos d'Ouled Kablia qui nous a accusé de vouloir saccager le ministère de l'Enseignement Supérieur ont choqué tous les étudiants", confie à ce sujet Ghiles, délégué d'étudiants à l'Ecole nationale supérieure des statistiques et d'économie.
Selon notre interlocuteur, les étudiants vont saisir le Chef de l'Etat pour dénoncer les accusations du ministre de l'Intérieur. "Nous demandons des éclaircissements sur ces violences et nous réclamons des informations sur les enquêtes qui seront menées par la DGSN pour comprendre pouquoi des forces de l'ordre ont matraqué des étudiants innoncents", relève Ghils lequel confie qu'il s'est retrouvé lui-même à l'hôpital de Béni-Messous après avoir reçu des coups sur plusieurs parties de son corps.
Pour sa part, Adel, délégué d'étudiants à l'Ecole nationale polytechnique, affirme que les étudiants réclament à présent leur participation à la prochaine Conférence Nationale des recteurs et des directeurs d'écoles nationales, prèvue le 27 mars prochain. "Nous sommes en grève jusqu'au 27 mars prochain, date de la prochaine Conférence Nationale des recteurs. Nous tenons à participer à cette importante réunion à titre consultatif pour veiller à la prise en charge de nos revendications", souligne Adel.
De nombreux autres délégués ont confirmé la force de la détermination des étudiants à poursuivre leur mouvement de contestation. "Il y a eu des tentatives de manipulation pour nous diviser et affaiblir notre mouvement. Mais ces manoeuvres n'ont pas réussi. Aujourd'hui, les autorités doivent nous écouter et cesser de nous prendre pour des enfants", clament-ils.