Les baleiniers japonais vont ainsi cesser leur activité dans l'Antarctique pour cet hiver. Information confirmée vendredi 18 février par le ministre nippon de l'agriculture et de la pêche qui a déclaré : " Afin d'assurer la sécurité des membres d'équipage et des navires, le gouvernement est contraint de mettre fin à la campagne ".
Un pas en avant
Voici donc une belle victoire pour les défenseurs de l'environnement et particulièrement pour l'ONG écologiste nord-américaine Sea Shepherd qui se livre depuis des années à une véritable guerre contre le Japon pour que l'archipel cesse cette pratique.
"Aujourd'hui nous célébrons avec vous une victoire pour les océans! (...) Nous sommes tous des bergers de la mer et ceux qui ne le sont pas devraient l'être, parce que la dure réalité est que si nos océans meurent, nous mourrons aussi ! Ensemble nous nous battons non seulement pour les baleines, les requins, les phoques, les oiseaux marins, les tortues et les poissons mais aussi pour notre propre survie" a ainsi déclaré Paul Watson, le fondateur et Capitaine de Sea Shepherd.
L'avenir des baleines reste menacé
Cette interruption annoncée ne signifie malheureusement pas la fin de la chasse à la baleine au Japon. Les bateaux japonais chassent en effet chaque année plusieurs centaines de baleines dans l'Antarctique au nom de la " recherche scientifique ", une pratique tolérée par la Commission baleinière internationale, qui interdit la chasse commerciale depuis 1986.
Une pratique d'ailleurs dénoncée par de nombreuses organisations mais aussi par les pays dont l'Australie qui a interpellé la Cour internationale de justice (CIJ) afin dénoncer cette chasse allant à l'encontre des obligations du Japon sur le plan international.
Mais la baleine n'a plus la cote
"Le gouvernement japonais prend des grands airs et parle fort pour sauver les apparences. En réalité, la chasse à la baleine japonaise est une industrie dépassée, agonisante, qui n'a pas sa place dans le Japon du XXIe siècle", précise Sea Shepherd.
"Au Japon, de moins en moins de personnes soutiennent le programme de chasse à la baleine. Un sondage a ainsi montré que 87 % des personnes interrogées ignoraient que le programme de chasse dans l'océan austral était très largement financé par leurs impôts. La saison de chasse balénière japonaise a été écourtée cette année en raison des stocks massifs de viande de baleine (6 000 tonnes) accumulés et invendus au Japon. 6 000 tonnes de viande de baleine s'entasseraient ainsi aujourd'hui dans des entrepôts frigorifiques japonais, faute de débouchés", précise de son côté Greenpeace.
En 1977, Sea Shepherd s'est opposé aux baleiniers australiens à Cheynes Beach, en Australie occidentale - un affrontement rude et acharné. En 1978, l'Australie mettait fin à la chasse à la baleine et, de nos jours, est l'un des plus ardents défenseurs des baleines sur la planète.
"J'ai grand espoir pour le Japon", affirme aujourd'hui le Capitaine Paul Watson. "Comme l'Australie, le Japon est une nation où la chasse à la baleine fera place à une grande compassion envers celles-ci. Je sais que, lorsque les Japonais embrassent une cause, ils le font avec une fidélité à toute épreuve. Je prédis que le Japon deviendra l'un des plus grand protecteurs de l'environnement dans le monde dans quelques années, et l'arrêt de la chasse à la baleine dans l'océan Austral sera à la racine de ce changement."
Sea Shepherd vient de remporter une bataille, mais la guerre n'est pas finie pour autant ! Le fait est que, comme le Capitaine Paul Watson, on a envie d'être optimiste...
Retrouvez plus d'infos sur le site www.seashepherd.fr
Christelle Yanez
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