En 1295, le roi de France Philippe le Bel décide de se doter d'une flotte capable de protéger les côtes normandes des Anglais. Pour ce faire, il passe un contrat avec les Génois, grands marins de la Méditerranée, qui s'engagent à lui livrer des navires, des matelots, ainsi que des charpentiers, des calfats... Par cet acte, ce n'est pas seulement une force militaire qui est transférée à la couronne, mais aussi des compétences. Ainsi, l'on décide de concentrer tous ces savoirs en un seul lieu, afin de répondre rapidement au besoin d'une Marine royale encore balbutiante. Rouen accueillera un arsenal qui sera l'exacte réplique de celui de Séville, un véritable centre de construction navale. En 1328, il prend le nom de Clos des Galets, et Philippe VI le charge de plusieurs missions : accueillir, entretenir et construire les vaisseaux du Roi, les armer et les gréer, et enfin, entreposer tout le nécessaire à l'avitaillement de ces navires, tant en vivres qu'en arme. C'est donc une véritable cité de la mer qui s'installe face aux fortifications rouennaises. De la conception à l'exploitation, tout y est pensé pour produire des navires performants. Les forêts du Rouvray et de Roumare produisaient le bois, le pays d'Ouche le fer et le chanvre, produit dans la région, permettant de constituer cordages et voiles. Cependant, vers 1340, la bataille de l'Écluse et la cuisante défaite des navires français marquent le début du déclin du Clos. Ponctuellement, on fait commande de nouveaux navires à l'arsenal, mais les coûts d'exploitation étant conséquents. Au début du XIVe siècle, François Ier fonde le Havre-de-Grâce, le Clos des Galets cesse son activité en 1532.
« C'est encore dans la marine qu'il y a le plus de marins. » J.Rouxel.