La poésie, comme nous l'avions remarqué dans notre article précédent, fait beaucoup parler d'elle mais n'offre que rarement une conception unanime de son essence et son utilité. Charles Baudelaire, grand poète, avait, lui, une opinion des plus tranchées sur la question. Sa position, qu'il formula dans sa préface à la traduction des Nouvelles histoires extraordinaires d'Edgar Allan Poe, la voici:
Alors que beaucoup de gens se figurent que la poésie doit être d'un enseignement quelconque et fournir quelque chose d’utile, Baudelaire affirme qu’il n'en est rien. Il nous explique alors que la poésie ne doit avoir d’autre but qu’Elle-même, exister par et pour sa beauté. Ni plus, ni moins. Ainsi, un poème ne peut jamais être écrit dans un but moral (auquel cas il perdra inexorablement sa force poétique).
"Chaque chose a sa place, une place pour chaque chose". L’intellect vise la Vérité, le goût montre la Beauté et le sens moral nous enseigne le Devoir. Dès lors, la poésie, hymne à l'esthétisme, a tout bonnement le droit d'être ce que tout homme se doit d'éviter: narcissique, égocentrique et prétentieux. Car elle a ce sublime atout qu'elle cache dans sa manche: celui d’élever l’homme, au-dessus du niveau des intérêts vulgaires...
Persévérance donc, dans un domaine plutôt nébuleux... Si nous ne sommes toujours pas capable de définir de manière claire et concise ce qu'est la poésie, nous pourrons, dès à présent nous pencher sur l'utilité et le but de ce genre parfois obscur à travers l'avis de divers amateurs et auteurs de poésie...
Patience et suite au prochain épisode!