Déjà consommée par les Mayas, la boisson obtenue des fruits du cacaoyer fut selon la légende, apportée aux Aztèques par le dieu Serpent à plumes. Considéré comme une boisson des dieux, le chocolat était au cœur des offrandes et les fèves servaient de tribut.
Le breuvage des Dieux
Etymologiquement, le mot chocolat est tiré du terme xocolatl du nahuatl, langue parlée par les civilisations précolombiennes de l’Amérique centrale. Il serait la combinaison des termes xocolli voulant dire acide et atl : eau. D’après l’histoire du chocolat, les différentes civilisations amérindiennes aztèques, Mayas ou Toltèques, consommaient principalement le chocolat sous sa forme liquide. La boisson était alors associée aux dieux, chaque civilisation ayant sa conception propre.
Chez les Aztèques, le chocolat était intimement lié au dieu Quetzalcóatl qui leur offrit le cacaoyer après l’avoir subtilisé aux Mayas. En remerciement, ils dédièrent le liquide acidulé tiré principalement de la pulpe des cacaos, à ce dieu serpent à plumes. Découvrant par la suite les nombreuses vertus du cacao, comme aliment très tonique et nourrissant, le cacao était bien plus qu’un fruit pour les Aztèques, c’était véritablement le fruit des dieux. Les récoltes étaient célébrées par des sacrifices humains et accompagnées de rites sacrés.
Les fèves de cacao comme monnaie d’échange et tribut
En relation avec les effets aphrodisiaques de la boisson chocolatée ou non, les Aztèques associaient d’autre part le chocolat avec la déesse de la fertilité Xochiquetzal. Ils remarquèrent en effet que la boisson agissait sur la fatigue et avait une action excitante. Ceci est sans doute dû aux propriétés de la théobromine, principal constituant du cacao, qui sont similaires à la caféine. Relevé parfois par du miel et du gingembre, le chocolat voyait ses effets stimulants décuplés.
Le cacao avait un statut bien particulier chez les Aztèques, grâce à ses innombrables vertus. Produit d’offrande aux dieux, le fruit du cacaoyer était aussi utilisé comme monnaie d’échange. Gibier ou même esclave s’échangeaient contre un certain nombre de fèves. Le chocolat étant un produit aussi précieux que pouvait être l’or, les populations conquises par les Aztèques avaient l’obligation de verser des fèves en guise de tribut. Conquis à leur tour par les Espagnols en l’an 1519, les Aztèques ont permis aux Conquistadors d’apporter le chocolat en Europe.