Le Canadien, ancien membre du groupe, n’a pas fini d’asseoir sa réputation de compositeur. Parmi ses nombreuses collaborations on retiendra celles avec Aidan Baker (membre du groupe Nadja), Godspeed sur scène, Fly Pan Am en studio. Il signe ici son sixième album solo (le troisième chez Kranky Records). À l’instar de Ben Frost et indéniablement inspiré par Brian Eno, Tim Hecker a fait du bruit son instrument de prédilection pour façonner un genre hybride mêlant ambient, electro et shoegaze aux frontières de l’expérimental.
Le processus de composition éclaire en partie la densité du son de Ravedeath, 1972. C’est dans une église à Reykjavik que Tim Hecker, en compagnie de Ben Frost, a enregistré la trame sonore des morceaux sur un orgue à tuyau. L’acoustique du lieu et la raisonnance de l’orgue produisent ces nappes ondulantes omniprésentes sur le disque. Les autres instruments (synthés, piano, et guitare) ont ensuite été rajoutés en studio puis gonflés de distorsion et de réverb. Au milieu de ce nuage bruitiste apparaissent quelques éclats de beauté où l’harmonie semble s’instaurer : mais seulement pour un temps. Les instruments doivent lutter pour se frayer une place parmi le drone ondulant de l’orgue.
En bref : les mots manquent pour traduire l’atmosphère tortueuse de ce disque. L’écoute de Ravedeath, 1972 est une véritable expérience dont on ne ressort pas indemne.
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"Studio suicide" :
"The piano drop" :