Maggy DE COSTER : « DOUX RAMAGES POUR PETITS DIABLOTINS », L’Harmattan, 2010.
Ce petit livre rafraîchissant nous introduit dans l’univers simple et suave de la petite enfance.
L’auteur, Maggy DE COSTER, semble y déployer un don particulier pour se couler dans la peau des « petits diablotins » et autres « chérubins », dont elle se sent extrêmement proche.
Leur « grâce », leur délicieuse fragilité, leur besoin de protection, leur « innocence », leur poésie naturelle, la sève de leurs rêves, leur joie-soleil et la joie qu’eux seuls savent apporter, leurs jeux, leur proximité avec la nature et avec les vieilles personnes, à l’autre bout de la chaîne de vie, font tout le charme de ce recueil de vers libres à la saveur de paradis sur Terre.
Paraphrasons Baudelaire : ici, tout n’est que « tendresse », béatitude, rêves, jardins, complicité avec les bêtes, « fous rires », espoir, amour !
Soigneusement mis à distance, le Mal n’apparait que sous les espèces de l’atteinte de la nature par la pollution, du « manque de pain » qui ronge les enfants « A l’autre bout du monde » et de la « vipère dans la prairie » qui prend presque l’allure d’un dragon à terrasser. Même les loups deviennent doux !
On sent que celle qui a écrit ces poèmes est mère dans toutes ses fibres et douée pour le bonheur. En l’enfance, près de l’enfance toute neuve, M. De Coster a déniché un havre de paix.
On peut peut-être trouver cette suite de textes (parmi lesquels nombre d’acrostiches) un peu rousseauiste, un peu naïve.
Mais foin d’esprit chagrin, il faut savoir s’abandonner, de temps en temps, à ce qu’il y a de meilleur et de plus inoffensif dans le monde et en l'Homme !
Qui aime les enfants ne pourra, au fond, que se laisser conquérir.
Et puis, tout poète n’est-il pas nostalgique invétéré de ce temps magique ?
« Dans le ciel bleu ensoleillé
Un nuage blanc s’étire
Comme de la barbe à papa
Je le regarde s’éloigner
Tout doucement
Mais il n’avait pas de pieds. »
P.Laranco