Même si c’est un genre dont je me méfie, l’autobiographie mérite une attention toute particulière dans la mesure où elle est à la base de nombreux ouvrages. La vie nourrit le récit qui se déclare « autobiographique » mais en même temps, et de façon plus profonde, elle travaille la fiction... Combien de fois ai-je croisé dans mes personnages, mes répliques, mes situations, des éléments offerts par certains de mes souvenirs... Mais ceci est un autre problème.
Je peux cependant m’exprimer aussi sur ces œuvres totalement autobiographiques que sont « la Route, la poussière et le sable », « Pour y voir Clerc » ou encore la nouvelle « aimer la vie » dans « Nouvelles pour l’été ». Nathalie Sarraute met en doute la vérité de l’autobiographie dans « Enfance » et explique qu’un auteur ne montre de lui que ce qu’il a envie de montrer, occultant ainsi la vérité de l’être.
Moins sarcastique, moins « iconoclaste »,Virginia Woolf analyse plus simplement les choses dans « Instants de vie » : elle raconte que ses premiers souvenirs la mettent en présence de grandes fleurs sur la robe de sa mère dans le train qui les amenait à Londres ou à St Yves et elle ajoute qu’il sera plus commode que ça soit St Yves, car dans ce cas, cela lui fournira une justification esthétique... Je peux le confirmer : tout est là... Même au cœur de la plus sincére des démarches autobiographiques, ce qui compte avant tout dans une œuvre destinée à la lecture, c’est la vérité esthétique !