Les grands changements

Les grands changements ne sont pas ceux du gouvernement français! Vous le savez aussi bien que moi, le petit jeu des chaises musicales, de ce week-end, ne changera rien à notre situation. Le cirque médiatique d'hier soir vient juste confirmer qu'ils nous prennent pour des truffes. Les grands changements les vrais changements, en Europe, viennent des révolutions pacifiques d'Islande et d'Irlande.

Ce dimanche, les électeurs Irlandais ont exprimé leur colère dans les urnes. Le parti qui a contrôlé la destinée de l'Irlande depuis près de 80 ans, a payé le prix de sa faiblesse face au monde de la finance! Fianna Fail, le parti conservateur majoritaire depuis plusieurs générations devrait voir son nombre de sièges au parlement passer de 78 à 24!

Le parti qui remporte l'élection Irlandaise, c'est le parti Fine Gael, de monsieur Kenny, dont la principale promesse électorale était de sortir l'Irlande de l'accord FMI/Union Européenne, ou au moins de le renégocier.

L'arnaque si vous vous souvenez était la suivante: La banque privée  "Anglo-Irish Bank" était au bord de l'abime. Jugée "too big to fail" par les élites financières mondiales elle a été nationalisée.  Il était question de 30 milliards d'euros, mais après la nationalisation on a expliqué rapidement aux Irlandais que les pertes étaient gigantesques et que le pays allait devoir demander de l'aide aux FMI! Finalement, un prêt de 85 Milliards d'Euros est généreusement mis en place. En contrepartie l'Irlande, un pays de 2 millions d'habitants, s'engage à mettre en place un plan d'austérité des plus draconiens.
Dans l'opération "généreuse" du FMI et de l'Europe, les créanciers de l'Anglo Irish Bank, ne perdent pas un centime. (La plupart sont des grands groupes financiers privés). Par contre les Irlandais se retrouvent avec une dette additionnelle de 85 milliards d'euros, à rembourser à un taux d'intérêts de 6%!! La banque centrale européenne finance des institutions financières privées à 0.5%, mais on prête au peuple irlandais à 6%!! Les mesures d'austérité demandées aux Irlandais ne couvrent même pas le montant des intérêts à payer pour ce nouveau prêt! Ce qui veut dire que leurs efforts budgétaires n'iront même pas rétablir l'équilibre de leurs comptes publics, ils iront directement dans les poches de leurs créanciers!.

Hier soir Mr Kenny était déjà sous pression pour calmer sa rhétorique de campagne. Il parlait déjà de "travailler avec le FMI" etc.. etc.. Alors à mon avis, la révolution irlandaise ne fait que commencer.