Сrаpаud : pоème Оctоbre оu le feu

Par Illusionperdu @IllusionPerdu

J'allais, avec force, sans chemin, ni drapeau,

Tranchant branches et troncs dans ces bois anarchistes,

Sur les traces tristes de mon ancienne piste,

Comme Barthélémy trainant sa propre peau.

Devant un feu malin d'or et de calcium,

Je tombe à genoux, pieds nus, ainsi qu'un novice,

Pris dans des racines qui toujours ressurgissent.

L'air devient lumière en un Te Deum.

Les flammes, en ondoyant, frottent et baisent les branches,

Faisant naitre en mon corps le feu qui le perdra,

Quand, en un soubresaut, le bois se répandra

Aux pieds de ce bourreau qui toujours se déhanche.

Mains ouvertes sur la changeante créature

Qui crépite entourée de flammes féodales

J'entrevois la nuque d'une amante idéale :

Un buisson ardent fou, charmante chevelure,

Un foyer rassurant au milieu des ronces,

Un troublant mystère, sans question ni réponse.