La bande annonce ne m ‘avait pas emballée plus que ça, même saupoudrée d’une scène lesbienne… Elle a un air de déjà vu dans le genre artiste complètement barge / relations d’emprise. Et puis finalement, à force d’entendre que les salles d’Aix ne désemplissaient pas et que la presse ne tarrissait pas d’éloges sur la performance de Natalie , je suis allée le voir… et je ne le regrette pas.
Danse classique et tutus… c’est du rose
Le lac des cygnes est certainement le classique le plus classique qui soit dans le ballet. Je n’ai jamais réussi à apprécier la danse classique : les sourires sur des visages figés, les chignons tirés à quatre épingles, les tutus et les pointes… et tout ce rose… C’est dans ce monde que vit Nina, le personnage joué par Natalie Portman. Sa chambre est une chambre de petite fille. Le papier peint est rose ; il y a des peluches roses partout, son téléphone portable est rose, elle mange au petit déjeuner du pamplemousse… rose… quand elle sort elle porte un manteau rose… Il y a tellement de rose que c’en est écoeurant et qu’on ne peut voir en cette Ninca qu’une « nunuche asexuée », qui n’a d’autre destinée que de devenir une parfaite petite ballerine, encouragée (ou coachée avec insistance) par une mère qui a tout d’une ancienne ballerine (ratée).
ou du noir ?
Nina est parfaite pour incarner le rôle du cygne blanc dans le lac des cygnes, mais le chorégraphe Thomas Leroy – joué par Vincent Cassel – attend plus de la danseuse qui obtiendra le premier rôle. Il veut une danseuse qui puisse incarner dans le ballet à la fois le cygne blanc et et le cygne noir, qui a un côté très sensuel et demande un lâcher prise certain. Nina n’a aucune chance de remporter le rôle… à moins qu’elle ne décide de s’imposer à toute rivale qui se présenterait, quelle qu’elle soit.
La compétition et la rivalité prennent peu à peu corps dans une lutte sans merci, en même temps que Nina repousse ses limites… beaucoup trop loin.
Devant une belle caméra
Comme moi vous aurez probablement des hauts le coeur devant certaines scènes lorsque Nina commence à avoir des hallucinations. J’ai fermé les yeux quelques fois… Mais les scènes dansées sont filmées de manière très habile. Et les quelques effets spéciaux qui accompagnent les oscillations de Nina entre hallucinations et réalité jusqu’à la scène finale où elle incarne véritablement son rôle sont remarquables.
C’est du beau cinéma, qui a toutes les chances de rafler quelques Oscars.
Black Swan, Cinéma, Darren Aronofsky, natalie portman, vincent cassel