Sacrée MAM ! Elle nous avait bien fait rire avec ses escapades tunisiennes, les investissements immobiliers de ses parents et ses incessantes contradictions. Mais sa lettre de démission pourrait bien être le summum du ridicule de l’épisode MAM.
On hésite entre la fierté mal-placée ou l’aveuglement. Mais le fait est que MAM ne comprend toujours pas ce qui lui arrive. Témoin la lettre de démission qu’elle a enfin accepté de remettre à Nicolas Sarkozy.
Elle commence tout d’abord par réaffirmer sa droiture et sa moralité. Les tunisiens qu’elle se proposait de « sécuriser » avec l’aide de la France apprécieront :
(J’ai veillé) dans mes fonctions comme dans mon comportement personnel, à toujours respecter les exigences, non seulement de la légalité, mais aussi de la dignité, de la moralité et de la loyauté.
Puis vient le couplet sur le thème de l’innocente victime traînée dans la boue par les méchants media, qui n’hésitent pas aussi à salir papa et maman MAM, tout de même en affaires avec un proche du dictateur tunisien :
je suis la cible d’attaques politiques puis médiatiques véhiculant, pour créer la suspicion, contre-vérités et amalgames. Depuis quinze jours, c’est ma famille qui subit de la part de certains médias un véritable harcèlement dans sa vie privée, pour tenter d’y chercher de quoi m’affaiblir à défaut de l’avoir trouvé chez moi.
MAM de continuer, toujours pleine d’humour ou totalement aveugle, en affirmant que ses multiples casseroles n’entravent en rien sa capacité à mener la politique étrangère de la France, elle qui est devenue en quelques semaines persona non grata en Tunisie et que l’on envoie se faire oublier au Brésil ou au Koweït.
Cette campagne n’entrave en rien mes relations avec mes partenaires internationaux ni ma capacité à remplir la mission que vous m’avez confiée,
Mais devant bien trouver une raison à sa démission, celle qui s’estime injustement salie avoue que son geste n’est guidé que par sa loyauté et son amitié pour Nicolas Sarkozy. Touchante attention que l’intéressé appréciera.
J’ai une trop grande loyauté et amitié à votre égard pour accepter que votre action internationale puisse, en quoi que ce soit, en souffrir.
Toujours aussi aveuglée (par le soleil du désert tunisien ?) sur son propre compte, MAM, réfutant avoir commis un « quelconque manquement » en vient enfin à la conclusion, évidente pour tous sauf pour elle :
Conclusion : si MAM – désormais à la retraite – ne passe pas à la postérité pour son action au gouvernement, avec une telle lettre, elle se qualifie sans problème au panthéon du ridicule politique. L’intégralité de la lettre de démission de MAM : ici.Bien qu’ayant le sentiment de n’avoir commis aucun manquement, j’ai donc décidé de quitter mes fonctions de ministre des Affaires étrangères et européennes.