Cette rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel aux informations fournies par les éditeurs.
Revue Europe, n° 983, Georges Perros, Joseph Joubert
Sereine Berlottier, Attente, Partition, Argol
Ludovic Degroote, Eugène Leroy, autoportrait noir, Invenit
Michel Robic, sonnant, Albertine
Thierry Clermont, Prises d’élan, Obsidiane
Edith Södergran, Å itinéraire Suédois, Atelier de l’Agneau
Mon âme il faut partir, anthologie de la poésie baroque française, la Petite Vermillon
Fabrice Midal, Pourquoi la poésie, Pocket
Colette Nys-Mazure, L’eau à la bouche, Desclée de Brouwer
Bernard Tirtiaux, Lueurs, J.-C. Lattès
Dominique Maurizi, Langue du chien, Albertine
Marcel Thiry, Tous les grands ports ont des jardins zoologiques, La Petite Vermillon
Revue Alsacienne de Littérature, n° 112
Christophe Dauphin, Ilarie Voronca, Le poète intégral, Rafael de Surtis/Editinter
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Revue Europe
n° 983
Georges Perros, Joseph Joubert
18,50 €
Deux forts dossiers au sommaire du dernier numéro de la revue Europe, le premier consacré à Georges Perros, avec des contributions notamment de Hervé Carn, Michel Butor, Bernard Noël, Vera Feyder, Ariane Lüthi, Thierry Gillyboeuf ; et le deuxième consacré à Joseph Joubert, avec des textes notamment de Jean-Luc Dauphin, Valerio Magrelli, Pierre Pachet, Pierre Chappuis
Sereine Berlottier
Attente, Partition
Argol
19 €
« Tu ne sais pas si tu sauras garder longtemps vivante cette question en toi, ou s’il te faudra un jour la prendre, l’atteindre, la décrocher, la bercer, lui fermer les yeux doucement et l’enterrer au pied d’un arbre, noisetier ou prunier, près d’une vieille ruine aux pierres épaisses, aux caves noires. » S. B.
On dit que quelque chose commence. On écrit dans des carnets noirs, péripéties, silence, ou bien la neige. Ce qu'on attend est sans évidence, ne se laisse pas atteindre d'un seul jet de mots. On tourne la tête, le corps en sourdine, l'enfant s'écarte. Ça dure longtemps. Ça dure plus longtemps qu’on ne l’aurait cru, espéré. De ce voyage, ce qu’il en reste, ce qu’on en sauve, vient par éclats, brisures, chuchotements. Une main posée sur le ventre, l’autre sur le stylo, pour l’équilibre. (4ème de couverture)
Née en 1971, Sereine Berlottier a publié Nu précipité dans le vide (Fayard, 2006), Chao Praya (éditions Apogée, 2007), Ferroviaires et Décrochage (Publie.net, 2008 et 2009).
Ludovic Degroote
Eugène Leroy, autoportrait noir
coll. Ekphrasis, Invenit
9 €
sur ce livre, lire la note de lecture de Poezibao
Michel Robic
sonnant
Albertine
12 €
quelque chose s’est fait entendre, on ne sait pas trop quoi mais on essaie d’écouter, envers et contre tout, et par tous les moyens
de cet événement sonore, sonnant dans l’oreille interne, ceci est la partition, offret poue une écoute à tenter en temps réel
série d’oyances et d’épisodes, insistantes questions, parcours semé d’embûches et d’entourloupes, menant, fatalités, à l’abasourdissement, après de grands chambardements. (4ème de couverture)
Poezibao publiera cette semaine une note de lecture de ce livre par Anne Malaprade.
Thierry Clermont
Prises d’élan
Dessins d’Augustin Clermont
coll. Le legs prosodique, Obsidiane
12 €
La mélancolie ? Mais c’est la maîtresse du temps. Et la mélancolie trempée dans le grotesque ? C’est le cocufiage des heures :
µ
O. à sa fenêtre : welcome to the solar de la California, el de la calle Crespo between Sans Lázaro Y Colon. Et puis O. s’effondre, des papillons en bouche, les coudes en indulgence. O. en lingerie verte. Trop tard :
(p. 42)
Edith Södergran
Å itinéraire Suédois
Traduction de Piet Lincken
Atelier de l’Agneau
14 €
Piet Lincken, écrivain belge d’origine franco-suédoise, compositeur, pianiste et organiste traduit ici des poème d’Edith Södergran (1892-1923), finlandaise, d’expression suédoise et dont l’écriture montre un travail sur la notion de rive, de limite. Elle bouscule les définitions toutes faites, les principes moraux habituels. S’en suit une vie jaillissante, panthéiste. (4ème de couverture). L’édition est en partie bilingue.
Mon âme il faut partir
anthologie de la poésie baroque française
composée par Jorge Gimeno
la Petite Vermillon
8,50 €
Cette anthologie de la poésie baroque française (1570-1660) a été établie par le poète et traducteur espagnol Jorge Gimeno. Si Agrippa d’Aubigné, Théophile de Viau, Saint-Amant et Tristan L’Hermite sont aujourd’hui les plus connus, nombreux sont ceux qui explorent des champs nouveaux, laissant de côté l’esprit de sérieux et le formalisme de leurs aînés. Ils ouvrent la voie à Baudelaire, Mallarmé ou encore Valéry. (4ème de couverture).
Poezibao publiera prochainement une analyse critique de ce livre.
Fabrice Midal
Pourquoi la poésie
coll. Agora, Pocket (texte inédit)
8,90 €
« Pourquoi la poésie ? Parce qu'elle est le lien qui ouvre à soi et aux autres et que sans elle, il n'est pas possible de vivre vraiment. Elle est le pont, la porte et le monde. Aussi, la considérer, comme nous le faisons habituellement, pour de l'accessoire, du joli, voire du mièvre ou simplement un effort abstrait voire abscons, est une catastrophe. La poésie dit la vérité. Elle nous libère ainsi des calculs de la rentabilité, de la crispation des concepts, de la bêtise des émotions et des divers visages de l'idéologie qui trop souvent nous tiennent lieu de viatique. Elle est le courage même. Un travail de pointe. Orphée, auquel ce livre s'attache, n'est pas pour rien la source occidentale de la poésie. Mû par un amour intense, il traverse les Enfers et donne au monde son harmonie. Même les bêtes féroces viennent l'écouter.
Quels sont les Enfers que traverse aujourd'hui le poète ?
Dans cet essai engagé, parfois brûlant, Fabrice Midal bouleverse les idées reçues et montre, de manière étonnamment simple, comment entendre et lire un poème. » (4ème de couverture)
Colette Nys-Mazure
L’eau à la bouche
Poésie ma saison
Desclée de Brouwer
14 €
Ce livre est une anthologie composée par Colette Nys-Mazure.
« "La poésie m'a préparé à rencontrer le mystère de Dieu", écrivait le poète Serge Wellens. Oui, entre poésie et mystique, existent tant de correspondances au sens où l'entendait Baudelaire. La poésie est tout sauf un luxe. Substantielle, elle aide à vivre et celui qui l'écrit et ceux qui la lisent. En témoignent les poètes en temps de détresse : Robert Desnos en France aussi bien qu'Anna Akhmatova en Russie ; des hommes et des femmes qui ont osé dire tout haut ce que tant d'autres souffraient tout bas. Défiant le pouvoir en place, ils ont souvent payé cher ce courage. Ne faut-il pas arracher la poésie à la tour d'ivoire dans laquelle on l'enferme, contre le gré de poètes souvent ? En parler sans jargon, avec des mots simples, afin de la rendre au grand public. C'est le projet de ce nouveau livre de Colette Nys-Mazure qui propose une flânerie entre quelques poètes de son anthologie.
Bernard Tirtiaux,
Lueurs
J.-C. Lattès
16,50 €
« Dans ce très beau recueil de poèmes, Bernard Tirtiaux nous offre une centaine de textes écrits entre 1975 et aujourd'hui.
Pas de datation ni de chronologie mais un regroupement par thèmes, par couleurs. La vie est nuancier et chaque âge de celle-ci induit ses éclairements, appelle ses formes d'écriture et de lecture. Ces vers témoignent de la passion du poète pour la musique, de son inspiration de maître verrier, de ses rencontres. "L'atelier de vitrail est lieu d'inspiration. Les mains y oeuvrent la matière et la lumière. La musique règne en maître dans cet univers de gammes et de tonalités. La tendresse et les brûlures des jours se racontent dans des fenêtres d'imagier. Le temps revisite l'amitié et l'amour, accueille les venues, déplore les départs, espère. " » (4ème de couverture)
Bernard Tirtiaux est poète, sculpteur, maître dans l'art du vitrail et écrivain.
Après un premier roman très remarqué, Le Passeur de lumière" (Denoël, 1993), Bernard Tirtiaux a écrit deux romans qui ont reçu un bel accueil: Aubertin d'Avalon (2002) et Pitié pour le mal (2006). En même temps que Lueurs, il publie un roman, Prélude de cristal.
Dominique Maurizi
Langue du chien
Albertine
13 €
« Feng Feng. Un nom cuit comme de l’or. À n’en pas douter Feng Feng c’est moi. Comme lui je ne sais si la langue du Chien est bien celle des Ombres, ou si celle de l’Ombre peut être du Chien. Nous n’en savons rien. Ce qui est sûr c’est qu’il existe un pays où pousse la nuit comme les fleurs et où l’heure n’est pas celle qui avance mais une qui va loin, très loin, derrière. C’en est une autre. Elle file, libre, aile du cœur, anneau céleste tout à la fois. Avec elle je bénis la poussière, je murmure des prières et réinvente mon royaume. Il n’a, comme moi, pas de nom. (4ème de couverture)
Marcel Thiry
Tous les grands ports ont des jardins zoologiques
La Petite Vermillon
8,50 €
« "Comment, vous ne connaissez pas ? Ce n’est pas possible ! Un des plus remarquables poètes d’aujourd’hui ! » s’était exclamé Paul Éluard à propos de Marcel Thiry (1897-1977). Cette anthologie réunit une centaine de poèmes, choisis parmi les dix-huit recueils qui composent une œuvre construite orgueilleusement à l’écart des grands courants poétiques de son temps. Ils mettent en lumière l’expérience du jeune soldat faisant le tour du monde malgré lui, le goût du voyage et le plaisir toujours intact de se perdre dans des villes étrangères, la conjugaison souvent pleine d’humour entre l’homme d’affaires, l’entrepreneur et le poète, la célébration de l’amour de manière parfois très érotique, le tout servi par une étonnante virtuosité prosodique qui réinvente le classicisme. »
Revue Alsacienne de Littérature
n° 112, 4ème trimestre 2010
15 €
Au sommaire de ce numéro d’une part le thème « Ciels » avec des textes notamment d’Alain Blanc, Maximine, Jacques Goorma, Pierre Dhainaut, Michèle Finck, Anne-Marie Soulier, Alain Fabre-Catalan, Richard Rognet, Muriel Stuckel, Jean-Michel Maulpoix, Jean-Baptiste Para, Marcel Moreau, etc. et « Voix multiples », avec en particulier Héddi Kaddour, Gérard Pfister, Jean-Claude Walter.
Christophe Dauphin
Ilarie Voronca, Le poète intégral
Rafael de Surtis/Editinter
25 €
Ilarie Voronca se distingua très tôt, dès 1923, en publiant, à Bucarest, Restristi, son premier recueil de poèmes, illustré par Victor Brauner. L’année suivante, il s’affirma comme l’un des principaux animateurs de l’avant-garde artistique roumaine, en créant, toujours avec Victor Brauner, 75 HP. Cette revue, désormais mythique, étonne encore de nos jours par ses audaces typographiques et graphiques, mais surtout par l’invention des principes de la Pictopoésie. Devenu une figure phare du constructivisme roumain, Voronca collabora aux principales revues de Bucarest. Influencé par Dada, dans un premier temps, Voronca aspira rapidement à la synthèse et se fit le théoricien de l’intégralisme. En 1933, il s’installa avec Colomba, son épouse, à Paris. En France, il n’est plus le chantre individuel, son moi s’épanouit dans toutes les voix : Je veux me mêler à cette foule. Je partage sa vie. Voronca devient le poète anonyme, de la foule et toujours le visionnaire de l’invisible. Mais l’apparente euphorie qui émanait de la création comme de la personnalité de Voronca cachait bien mal l’angoisse qui le rongeait souterrainement. C’est ce poète hors-norme et terriblement actuel, infiniment plus complexe, plus original que la légende sympathique, mais très réductrice, dont on l’entoure, que l’essai de Christophe Dauphin, s’attèle pour la première fois, à restituer dans toute sa dimension. (4ème de couverture)